Les thérapies de conversion, douteuses voire dangereuses, visent à modifier ou lutter contre l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Elles peuvent altérer la santé physique ou mentale de la personne victime et réclament, de fait, des actions de lutte contre leur déploiement. Le point.
Comme l’explique Laurence Vanceunebrock-Mialon, députée de l’Allier, dans le livre, Médecines complémentaires et alternatives, pour ou contre ? Regards croisés sur la médecine de demain, les thérapies dites de conversion sont des méthodes « reculées », « douloureuses » et « psychologiquement déstabilisantes », pouvant avoir des conséquences néfastes sur la victime. Sur un plan scientifique, il est formellement établi que l’homosexualité ne constitue en rien une pathologie. Ces « thérapies » de conversion ne reposent donc sur aucun fondement scientifique, médical ou thérapeutique. Elles sont généralement dispensées par des pseudo-thérapeutes, par des représentants ou fidèles de cultes religieux, qui se proposent de guérir les personnes homosexuelles ou transgenres.
En pratique, ces thérapies peuvent prendre la forme d’entretiens souvent, de stages ou encore de traitements particulièrement douloureux par électrochocs et injection d’hormones. Sur le plan psychologique, les thérapies de conversion peuvent également altérer le jugement de la victime en lui faisant croire qu’une modification de son orientation sexuelle ou de son identité de genre est possible.
Il existe différents niveaux de thérapies de conversion. Un premier niveau consiste en une mise à l’écart à partir d’injonctions multiples au changement, à l’acceptation, à la menace et au repli. Ces injonctions sont parfois accompagnées de jeûnes imposés ou de prières de l’assemblée religieuse. Les victimes LGBTQI+ sont alors douloureusement exposées aux yeux de tous, confrontées aux nombreux cris poussés en leur direction avec des propos violents.
Un second niveau consiste en une cérémonie religieuse menée par le prêtre de l’Église, afin d’extraire le « démon intérieur » de la victime qui serait à l’origine de son homosexualité. Ces pratiques de « démonisation », voire d’«exorcisme » impliquent un long cérémonial dans lequel le prêtre vient toucher les victimes en répétant inlassablement des prières. L’épuisement induit par ces méthodes peut provoquer des tremblements importants.
Les répercussions de ces pratiques sur la santé physique et mentale des victimes sont alarmantes : isolement social et familial, troubles psychologiques, détresse émotionnelle, états anxio-dépressifs, tentatives de suicide, voire mort par suicide. Les victimes en sortent déstabilisées et affaiblies, d’autant plus lorsqu’elles sont croyantes. Elles sont alors souvent confrontées à un choix impossible entre se mentir ou fuir. A l’issue de ces « thérapies », elles n’ont souvent pas d’autre choix que de faire semblant d’être « guéries » ou de quitter leur communauté et leur famille qui les rejettent.
En dehors des expériences religieuses, des thérapies de conversion sont également proposées par des psychologues ou des psychiatres prescrivant des traitements médicamenteux (souvent de types anxiolytiques et antidépresseurs). La médicalisation de l’homosexualité sous-tend que les croyances du professionnel de santé priment sur les connaissances médicales et scientifiques établies. Cette situation soulève des questionnements éthiques et déontologiques pour des praticiens, bien que marginaux, exposant leur titre ou leur fonction soi-disant médicale comme un garant de la qualité de la « pseudo-thérapie » dispensée.
La prolifération et les ravages de ces approches pseudo-thérapeutiques réclament une vigilance accrue et des actions de lutte contre leur déploiement dans notre pays.
Source :
Texte issu pour partie de celui rédigé par Laurence Vanceunebrock-Mialon, députée de l’Allier, dans Médecines complémentaires et alternatives, pour ou contre ? Regards croisés sur la médecine de demain, pages 276 à 281.
Rédigé par l’A-MCA