Accueil
S'informer sur les MCA
Articles à thématique
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Accueil
S'informer sur les MCA
Interviews d'experts
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Accueil
Nos activités
Activités de l'A-MCA
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Accueil
Activités de l'E-SD et de l'E-FPS
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Accueil
Activités de l'E-SD et de l'E-FPS
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Accueil
Nos activités
Activités du RC-MCA
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Accueil
S'informer sur les MCA
Fiches pratiques
« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 
Fiche pratique
Pratique acceptée

« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 

Les pratiques acceptées font l'objet de normes de formation reconnues (réglementaires ou universitaires) et sont souvent intégrées dans l'écosystème de santé. Elles ne comportent pas de risques ou de dérives dès lors où elles sont proposées par des praticiens dûment formés et diplômés. Pour être "adaptées", les pratiques "acceptées" doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes étiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici)

Pratiques pour lesquelles il existe des formations reconnues
• Formation réglementaire ou Universitaire
• Pas de risques
• Pas de dérives
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée, rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport AMCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Presque accidentellement, j’ai commencé ma carrière en empruntant la voie de la psychomotricité. A la suite de mon service militaire, j’ai exercé au CHU de Toulouse, dans un service de psychologie médicale, plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le professeur du service était ouvert aux médecines complémentaires, notamment à la sophrologie, aux techniques de relaxation ou encore aux art-thérapies. J’ai donc pu développer une activité d’art-thérapeute. J’ai travaillé dans ce service de longues années, tout en reprenant en parallèle mes études, afin de devenir psychologue.  

En 1998, je suis devenu enseignant-chercheur (maître de conférences en psychologie) à l’université de Toulouse Jean Jaurès, tout en conservant une part d’activité professionnelle au CHU et ponctuellement dans une clinique de psychiatrie. D’emblée, mais aussi sous l’égide et l’impulsion initiale du CHU de Toulouse et de l’université, je me suis intéressé à de nombreux domaines d’intervention : l’enfance, l’adolescence, les personnes déficientes mentales, le troisième âge, les sportifs de haut niveau, les personnes présentant ou non des troubles allant des Troubles du comportement alimentaire (TCA) aux Troubles Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en passant par ceux de la personnalité et de la dépression. La recherche appliquée, avec les médecines complémentaires, était toujours présente et valorisée.

Dans le cadre de mes activités de médecine complémentaire, je me suis formé à la sexologie, aux art-thérapies, aux thérapies corporelles, aux TCA, au mindfulness ou encore à l’hypnose. Il m’est indispensable de continuer à me former. Sur le terrain de la clinique, j’emprunte une démarche intégrative et éclectique sous tendue par l’evidence based medecine/evidence based practice (EBM/EBP), et bien entendu par la psychanalyse, qui constitue une de mes formations de base. Autrement dit, peu importe la technique utilisée, je cherche avant tout à ce que les patients rencontrés s’améliorent et deviennent acteurs de leurs changements. Aider une personne à restaurer son « heureusité » est déjà pour moi une belle mission.

Quel regard portez-vous sur les pratiques complémentaires à l’heure actuelle ?

A titre professionnel, tout au long de mon parcours, riche maintenant d’une quarantaine d’années d’expériences de terrains, d’enseignements et de recherches, j’ai pu utiliser diverses de ces pratiques, voire parfois les évaluer en termes de recherche d’efficacité/effectivité. Aujourd’hui en fin de carrière, je peux me permettre d’analyser ce champ des pratiques avec un certain recul.  

Si nous nous focalisons sur la psychologie et plus spécifiquement sur la psychopathologie clinique, il devient extrêmement surprenant de constater que 80 à 85 % des enseignants de ce domaine n’ont quasi jamais vu de patients et ne pratiquent pas la psychothérapie.  

Comment enseigner une discipline que l’on ne pratique pas, dont la connaissance devient davantage livresque et/ou uniquement fréquentée par le prisme d’une recherche menée à coups de protocoles diffusés par internet ? Il existe entre 400 et 600 techniques de psychothérapies « reconnues/identifiées » dont certaines rejoignent le champ des médecines complémentaires, et c’est très bien ! En revanche, nous retrouvons de plus en plus de personnes ayant suivi des formations courtes et qui s’estiment spécialistes ou à tout le moins avec des compétences « fastfood » qu’il faudrait distinguer du domaine de la qualification. Aujourd’hui, les étudiants ne sont plus vraiment demandeurs de transmission. Ils préfèrent se voir enseigner des techniques applicables à des pathologies précises. L’illusion serait de croire que tout cela est étayé sur une démarche de type EBM/EBP.  

Aujourd’hui davantage qu’hier, dans la vaste mélopée des thérapies autour du bien-être, du développement personnel thérapeutique et des médecines complémentaires, nous rencontrons des thérapeutes/des praticiens aux formations bigarrées, parfois difficiles à identifier.  De fait l’action et les avancées de l’A-MCA se révèlent essentielles pour mettre de la clarté et surtout informer les usagers, et même certainement le corps médical.  

Illustrons simplement cette situation par « les art-thérapies ». Elles ne regroupent pas moins d’une quarantaine d’appellations déposées à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), plus de 1200 organismes de formations (privées, publiques), une bonne dizaine de groupements professionnels ou sociétés scientifiques. Difficile de se repérer dans ce dédale.  

Comment cadrer ces pratiques notamment dans le domaine de la psychologie ?

Une réflexion est en cours et s’avère nécessaire. N’oublions pas que dans cette discipline, il est possible de devenir « Docteur en psychologie » sans disposer du titre de psychologue. Certains disent même délivrer et/ou disposer du titre d’un « Doctorat en Art-thérapie ». In fine, il est très difficile pour un usager de s’y retrouver. D’ailleurs lorsque celui-ci est en situation de vulnérabilité ou de souffrance, va-t-il vérifier la formation d’un praticien, son inscription sur telle ou telle liste officielle ?  

Un psychologue clinicien a suivi une licence en psychologie puis un master 1 et 2 en psychologie. De par la loi, il peut s’inscrire ou s’instituer « psychothérapeute », tout comme les médecins psychiatres. Sont-ils vraiment formés à la psychothérapie ? Je n’entrerai pas dans ce débat qui nous conduirait à s’essayer à une définition controversée de ce qu’est, peut-être, doit être une psychothérapie.  

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de la Santé et les syndicats de psychologues portent aujourd’hui une réflexion autour de trois axes de formation.
Tout d’abord, une formation de « psychologue sanitaire » avec un master 2 et une spécialisation volontaire d’un an après ce master, porté par le ministère de la Santé. Ce serait une façon de légiférer sur les psychologues cliniciens, qui ne détiennent pas de label officiel actuellement. Ils suivraient entre autres des enseignements dispensés par des médecins, avec des outils standardisés ; le tout avec le spectre du statut de la para-médicalisation.  

Ensuite, l’option d’un « Diplôme d’Etat de psychologue », obtenu à la suite d’un Master 2 et d’une formation complémentaire d’un an, qui serait portée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour les prises en charge autres que les pathologies et la souffrance.

Enfin, un « Doctorat en pratique psychologique » depuis longtemps discuté, qui pourrait être obtenu après trois ans de formation post Master 2.  

Cet encadrement, qui a vocation à clarifier la pratique, soulève toutefois des questions autour de l’orientation des patients, de l’accès direct, de la prescription et de la prise en charge mais aussi du statut réel des psychologues et de leurs compétences.

Plus globalement, pour l’ensemble des pratiques complémentaires, un cadre doit être posé concernant l’enseignement, la recherche et l’étendue des compétences des praticiens, pour une meilleure lisibilité et sécurité des usagers. En faisant appel à des experts reconnus et en optant pour l’ouverture, de ce qui peut nous réunir davantage que nous opposer, l’A-MCA pose dans l’excellence et l’humanisme.

Fiche pratique

« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 

Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.

Pratiques validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) :
• Délimitées par la HAS
• Professionnalisées
• Pleinement intégrées
• Sans risques
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Presque accidentellement, j’ai commencé ma carrière en empruntant la voie de la psychomotricité. A la suite de mon service militaire, j’ai exercé au CHU de Toulouse, dans un service de psychologie médicale, plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le professeur du service était ouvert aux médecines complémentaires, notamment à la sophrologie, aux techniques de relaxation ou encore aux art-thérapies. J’ai donc pu développer une activité d’art-thérapeute. J’ai travaillé dans ce service de longues années, tout en reprenant en parallèle mes études, afin de devenir psychologue.  

En 1998, je suis devenu enseignant-chercheur (maître de conférences en psychologie) à l’université de Toulouse Jean Jaurès, tout en conservant une part d’activité professionnelle au CHU et ponctuellement dans une clinique de psychiatrie. D’emblée, mais aussi sous l’égide et l’impulsion initiale du CHU de Toulouse et de l’université, je me suis intéressé à de nombreux domaines d’intervention : l’enfance, l’adolescence, les personnes déficientes mentales, le troisième âge, les sportifs de haut niveau, les personnes présentant ou non des troubles allant des Troubles du comportement alimentaire (TCA) aux Troubles Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en passant par ceux de la personnalité et de la dépression. La recherche appliquée, avec les médecines complémentaires, était toujours présente et valorisée.

Dans le cadre de mes activités de médecine complémentaire, je me suis formé à la sexologie, aux art-thérapies, aux thérapies corporelles, aux TCA, au mindfulness ou encore à l’hypnose. Il m’est indispensable de continuer à me former. Sur le terrain de la clinique, j’emprunte une démarche intégrative et éclectique sous tendue par l’evidence based medecine/evidence based practice (EBM/EBP), et bien entendu par la psychanalyse, qui constitue une de mes formations de base. Autrement dit, peu importe la technique utilisée, je cherche avant tout à ce que les patients rencontrés s’améliorent et deviennent acteurs de leurs changements. Aider une personne à restaurer son « heureusité » est déjà pour moi une belle mission.

Quel regard portez-vous sur les pratiques complémentaires à l’heure actuelle ?

A titre professionnel, tout au long de mon parcours, riche maintenant d’une quarantaine d’années d’expériences de terrains, d’enseignements et de recherches, j’ai pu utiliser diverses de ces pratiques, voire parfois les évaluer en termes de recherche d’efficacité/effectivité. Aujourd’hui en fin de carrière, je peux me permettre d’analyser ce champ des pratiques avec un certain recul.  

Si nous nous focalisons sur la psychologie et plus spécifiquement sur la psychopathologie clinique, il devient extrêmement surprenant de constater que 80 à 85 % des enseignants de ce domaine n’ont quasi jamais vu de patients et ne pratiquent pas la psychothérapie.  

Comment enseigner une discipline que l’on ne pratique pas, dont la connaissance devient davantage livresque et/ou uniquement fréquentée par le prisme d’une recherche menée à coups de protocoles diffusés par internet ? Il existe entre 400 et 600 techniques de psychothérapies « reconnues/identifiées » dont certaines rejoignent le champ des médecines complémentaires, et c’est très bien ! En revanche, nous retrouvons de plus en plus de personnes ayant suivi des formations courtes et qui s’estiment spécialistes ou à tout le moins avec des compétences « fastfood » qu’il faudrait distinguer du domaine de la qualification. Aujourd’hui, les étudiants ne sont plus vraiment demandeurs de transmission. Ils préfèrent se voir enseigner des techniques applicables à des pathologies précises. L’illusion serait de croire que tout cela est étayé sur une démarche de type EBM/EBP.  

Aujourd’hui davantage qu’hier, dans la vaste mélopée des thérapies autour du bien-être, du développement personnel thérapeutique et des médecines complémentaires, nous rencontrons des thérapeutes/des praticiens aux formations bigarrées, parfois difficiles à identifier.  De fait l’action et les avancées de l’A-MCA se révèlent essentielles pour mettre de la clarté et surtout informer les usagers, et même certainement le corps médical.  

Illustrons simplement cette situation par « les art-thérapies ». Elles ne regroupent pas moins d’une quarantaine d’appellations déposées à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), plus de 1200 organismes de formations (privées, publiques), une bonne dizaine de groupements professionnels ou sociétés scientifiques. Difficile de se repérer dans ce dédale.  

Comment cadrer ces pratiques notamment dans le domaine de la psychologie ?

Une réflexion est en cours et s’avère nécessaire. N’oublions pas que dans cette discipline, il est possible de devenir « Docteur en psychologie » sans disposer du titre de psychologue. Certains disent même délivrer et/ou disposer du titre d’un « Doctorat en Art-thérapie ». In fine, il est très difficile pour un usager de s’y retrouver. D’ailleurs lorsque celui-ci est en situation de vulnérabilité ou de souffrance, va-t-il vérifier la formation d’un praticien, son inscription sur telle ou telle liste officielle ?  

Un psychologue clinicien a suivi une licence en psychologie puis un master 1 et 2 en psychologie. De par la loi, il peut s’inscrire ou s’instituer « psychothérapeute », tout comme les médecins psychiatres. Sont-ils vraiment formés à la psychothérapie ? Je n’entrerai pas dans ce débat qui nous conduirait à s’essayer à une définition controversée de ce qu’est, peut-être, doit être une psychothérapie.  

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de la Santé et les syndicats de psychologues portent aujourd’hui une réflexion autour de trois axes de formation.
Tout d’abord, une formation de « psychologue sanitaire » avec un master 2 et une spécialisation volontaire d’un an après ce master, porté par le ministère de la Santé. Ce serait une façon de légiférer sur les psychologues cliniciens, qui ne détiennent pas de label officiel actuellement. Ils suivraient entre autres des enseignements dispensés par des médecins, avec des outils standardisés ; le tout avec le spectre du statut de la para-médicalisation.  

Ensuite, l’option d’un « Diplôme d’Etat de psychologue », obtenu à la suite d’un Master 2 et d’une formation complémentaire d’un an, qui serait portée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour les prises en charge autres que les pathologies et la souffrance.

Enfin, un « Doctorat en pratique psychologique » depuis longtemps discuté, qui pourrait être obtenu après trois ans de formation post Master 2.  

Cet encadrement, qui a vocation à clarifier la pratique, soulève toutefois des questions autour de l’orientation des patients, de l’accès direct, de la prescription et de la prise en charge mais aussi du statut réel des psychologues et de leurs compétences.

Plus globalement, pour l’ensemble des pratiques complémentaires, un cadre doit être posé concernant l’enseignement, la recherche et l’étendue des compétences des praticiens, pour une meilleure lisibilité et sécurité des usagers. En faisant appel à des experts reconnus et en optant pour l’ouverture, de ce qui peut nous réunir davantage que nous opposer, l’A-MCA pose dans l’excellence et l’humanisme.

Fiche pratique
Pratique recommandée

« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 

Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.

Pratiques validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) :
• Délimitées par la HAS
• Professionnalisées
• Pleinement intégrées
• Sans risques
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Presque accidentellement, j’ai commencé ma carrière en empruntant la voie de la psychomotricité. A la suite de mon service militaire, j’ai exercé au CHU de Toulouse, dans un service de psychologie médicale, plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le professeur du service était ouvert aux médecines complémentaires, notamment à la sophrologie, aux techniques de relaxation ou encore aux art-thérapies. J’ai donc pu développer une activité d’art-thérapeute. J’ai travaillé dans ce service de longues années, tout en reprenant en parallèle mes études, afin de devenir psychologue.  

En 1998, je suis devenu enseignant-chercheur (maître de conférences en psychologie) à l’université de Toulouse Jean Jaurès, tout en conservant une part d’activité professionnelle au CHU et ponctuellement dans une clinique de psychiatrie. D’emblée, mais aussi sous l’égide et l’impulsion initiale du CHU de Toulouse et de l’université, je me suis intéressé à de nombreux domaines d’intervention : l’enfance, l’adolescence, les personnes déficientes mentales, le troisième âge, les sportifs de haut niveau, les personnes présentant ou non des troubles allant des Troubles du comportement alimentaire (TCA) aux Troubles Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en passant par ceux de la personnalité et de la dépression. La recherche appliquée, avec les médecines complémentaires, était toujours présente et valorisée.

Dans le cadre de mes activités de médecine complémentaire, je me suis formé à la sexologie, aux art-thérapies, aux thérapies corporelles, aux TCA, au mindfulness ou encore à l’hypnose. Il m’est indispensable de continuer à me former. Sur le terrain de la clinique, j’emprunte une démarche intégrative et éclectique sous tendue par l’evidence based medecine/evidence based practice (EBM/EBP), et bien entendu par la psychanalyse, qui constitue une de mes formations de base. Autrement dit, peu importe la technique utilisée, je cherche avant tout à ce que les patients rencontrés s’améliorent et deviennent acteurs de leurs changements. Aider une personne à restaurer son « heureusité » est déjà pour moi une belle mission.

Quel regard portez-vous sur les pratiques complémentaires à l’heure actuelle ?

A titre professionnel, tout au long de mon parcours, riche maintenant d’une quarantaine d’années d’expériences de terrains, d’enseignements et de recherches, j’ai pu utiliser diverses de ces pratiques, voire parfois les évaluer en termes de recherche d’efficacité/effectivité. Aujourd’hui en fin de carrière, je peux me permettre d’analyser ce champ des pratiques avec un certain recul.  

Si nous nous focalisons sur la psychologie et plus spécifiquement sur la psychopathologie clinique, il devient extrêmement surprenant de constater que 80 à 85 % des enseignants de ce domaine n’ont quasi jamais vu de patients et ne pratiquent pas la psychothérapie.  

Comment enseigner une discipline que l’on ne pratique pas, dont la connaissance devient davantage livresque et/ou uniquement fréquentée par le prisme d’une recherche menée à coups de protocoles diffusés par internet ? Il existe entre 400 et 600 techniques de psychothérapies « reconnues/identifiées » dont certaines rejoignent le champ des médecines complémentaires, et c’est très bien ! En revanche, nous retrouvons de plus en plus de personnes ayant suivi des formations courtes et qui s’estiment spécialistes ou à tout le moins avec des compétences « fastfood » qu’il faudrait distinguer du domaine de la qualification. Aujourd’hui, les étudiants ne sont plus vraiment demandeurs de transmission. Ils préfèrent se voir enseigner des techniques applicables à des pathologies précises. L’illusion serait de croire que tout cela est étayé sur une démarche de type EBM/EBP.  

Aujourd’hui davantage qu’hier, dans la vaste mélopée des thérapies autour du bien-être, du développement personnel thérapeutique et des médecines complémentaires, nous rencontrons des thérapeutes/des praticiens aux formations bigarrées, parfois difficiles à identifier.  De fait l’action et les avancées de l’A-MCA se révèlent essentielles pour mettre de la clarté et surtout informer les usagers, et même certainement le corps médical.  

Illustrons simplement cette situation par « les art-thérapies ». Elles ne regroupent pas moins d’une quarantaine d’appellations déposées à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), plus de 1200 organismes de formations (privées, publiques), une bonne dizaine de groupements professionnels ou sociétés scientifiques. Difficile de se repérer dans ce dédale.  

Comment cadrer ces pratiques notamment dans le domaine de la psychologie ?

Une réflexion est en cours et s’avère nécessaire. N’oublions pas que dans cette discipline, il est possible de devenir « Docteur en psychologie » sans disposer du titre de psychologue. Certains disent même délivrer et/ou disposer du titre d’un « Doctorat en Art-thérapie ». In fine, il est très difficile pour un usager de s’y retrouver. D’ailleurs lorsque celui-ci est en situation de vulnérabilité ou de souffrance, va-t-il vérifier la formation d’un praticien, son inscription sur telle ou telle liste officielle ?  

Un psychologue clinicien a suivi une licence en psychologie puis un master 1 et 2 en psychologie. De par la loi, il peut s’inscrire ou s’instituer « psychothérapeute », tout comme les médecins psychiatres. Sont-ils vraiment formés à la psychothérapie ? Je n’entrerai pas dans ce débat qui nous conduirait à s’essayer à une définition controversée de ce qu’est, peut-être, doit être une psychothérapie.  

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de la Santé et les syndicats de psychologues portent aujourd’hui une réflexion autour de trois axes de formation.
Tout d’abord, une formation de « psychologue sanitaire » avec un master 2 et une spécialisation volontaire d’un an après ce master, porté par le ministère de la Santé. Ce serait une façon de légiférer sur les psychologues cliniciens, qui ne détiennent pas de label officiel actuellement. Ils suivraient entre autres des enseignements dispensés par des médecins, avec des outils standardisés ; le tout avec le spectre du statut de la para-médicalisation.  

Ensuite, l’option d’un « Diplôme d’Etat de psychologue », obtenu à la suite d’un Master 2 et d’une formation complémentaire d’un an, qui serait portée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour les prises en charge autres que les pathologies et la souffrance.

Enfin, un « Doctorat en pratique psychologique » depuis longtemps discuté, qui pourrait être obtenu après trois ans de formation post Master 2.  

Cet encadrement, qui a vocation à clarifier la pratique, soulève toutefois des questions autour de l’orientation des patients, de l’accès direct, de la prescription et de la prise en charge mais aussi du statut réel des psychologues et de leurs compétences.

Plus globalement, pour l’ensemble des pratiques complémentaires, un cadre doit être posé concernant l’enseignement, la recherche et l’étendue des compétences des praticiens, pour une meilleure lisibilité et sécurité des usagers. En faisant appel à des experts reconnus et en optant pour l’ouverture, de ce qui peut nous réunir davantage que nous opposer, l’A-MCA pose dans l’excellence et l’humanisme.

Fiche pratique
Pratique Tolérée

« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 

Les pratiques tolérées ne font l'objet d'aucune norme de formation reconnue (réglementaire ou universitaire) et sont rarement intégrées dans l'écosystème de santé, sauf exception (ex. soutien spirituel en soins palliatifs). Elles ne sont pas dangereuses dès lors où elles sont proposées en complément des soins officiels par des praticiens suffisamment formés et compétents. Cependant, elles comportent des risques potentiels et des dérives involontaires du fait de l'absence de formations officielles. Pour ne pas présenter de risques, elles doivent être doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes éthiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici). 

Pratiques pour lesquelles il n'existe aucune formation reconnue
• Pas de formation réglementaire ou universitaire
• Risques potentiels
• Dérives involontaires possibles
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée ou rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport A-MCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Presque accidentellement, j’ai commencé ma carrière en empruntant la voie de la psychomotricité. A la suite de mon service militaire, j’ai exercé au CHU de Toulouse, dans un service de psychologie médicale, plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le professeur du service était ouvert aux médecines complémentaires, notamment à la sophrologie, aux techniques de relaxation ou encore aux art-thérapies. J’ai donc pu développer une activité d’art-thérapeute. J’ai travaillé dans ce service de longues années, tout en reprenant en parallèle mes études, afin de devenir psychologue.  

En 1998, je suis devenu enseignant-chercheur (maître de conférences en psychologie) à l’université de Toulouse Jean Jaurès, tout en conservant une part d’activité professionnelle au CHU et ponctuellement dans une clinique de psychiatrie. D’emblée, mais aussi sous l’égide et l’impulsion initiale du CHU de Toulouse et de l’université, je me suis intéressé à de nombreux domaines d’intervention : l’enfance, l’adolescence, les personnes déficientes mentales, le troisième âge, les sportifs de haut niveau, les personnes présentant ou non des troubles allant des Troubles du comportement alimentaire (TCA) aux Troubles Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en passant par ceux de la personnalité et de la dépression. La recherche appliquée, avec les médecines complémentaires, était toujours présente et valorisée.

Dans le cadre de mes activités de médecine complémentaire, je me suis formé à la sexologie, aux art-thérapies, aux thérapies corporelles, aux TCA, au mindfulness ou encore à l’hypnose. Il m’est indispensable de continuer à me former. Sur le terrain de la clinique, j’emprunte une démarche intégrative et éclectique sous tendue par l’evidence based medecine/evidence based practice (EBM/EBP), et bien entendu par la psychanalyse, qui constitue une de mes formations de base. Autrement dit, peu importe la technique utilisée, je cherche avant tout à ce que les patients rencontrés s’améliorent et deviennent acteurs de leurs changements. Aider une personne à restaurer son « heureusité » est déjà pour moi une belle mission.

Quel regard portez-vous sur les pratiques complémentaires à l’heure actuelle ?

A titre professionnel, tout au long de mon parcours, riche maintenant d’une quarantaine d’années d’expériences de terrains, d’enseignements et de recherches, j’ai pu utiliser diverses de ces pratiques, voire parfois les évaluer en termes de recherche d’efficacité/effectivité. Aujourd’hui en fin de carrière, je peux me permettre d’analyser ce champ des pratiques avec un certain recul.  

Si nous nous focalisons sur la psychologie et plus spécifiquement sur la psychopathologie clinique, il devient extrêmement surprenant de constater que 80 à 85 % des enseignants de ce domaine n’ont quasi jamais vu de patients et ne pratiquent pas la psychothérapie.  

Comment enseigner une discipline que l’on ne pratique pas, dont la connaissance devient davantage livresque et/ou uniquement fréquentée par le prisme d’une recherche menée à coups de protocoles diffusés par internet ? Il existe entre 400 et 600 techniques de psychothérapies « reconnues/identifiées » dont certaines rejoignent le champ des médecines complémentaires, et c’est très bien ! En revanche, nous retrouvons de plus en plus de personnes ayant suivi des formations courtes et qui s’estiment spécialistes ou à tout le moins avec des compétences « fastfood » qu’il faudrait distinguer du domaine de la qualification. Aujourd’hui, les étudiants ne sont plus vraiment demandeurs de transmission. Ils préfèrent se voir enseigner des techniques applicables à des pathologies précises. L’illusion serait de croire que tout cela est étayé sur une démarche de type EBM/EBP.  

Aujourd’hui davantage qu’hier, dans la vaste mélopée des thérapies autour du bien-être, du développement personnel thérapeutique et des médecines complémentaires, nous rencontrons des thérapeutes/des praticiens aux formations bigarrées, parfois difficiles à identifier.  De fait l’action et les avancées de l’A-MCA se révèlent essentielles pour mettre de la clarté et surtout informer les usagers, et même certainement le corps médical.  

Illustrons simplement cette situation par « les art-thérapies ». Elles ne regroupent pas moins d’une quarantaine d’appellations déposées à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), plus de 1200 organismes de formations (privées, publiques), une bonne dizaine de groupements professionnels ou sociétés scientifiques. Difficile de se repérer dans ce dédale.  

Comment cadrer ces pratiques notamment dans le domaine de la psychologie ?

Une réflexion est en cours et s’avère nécessaire. N’oublions pas que dans cette discipline, il est possible de devenir « Docteur en psychologie » sans disposer du titre de psychologue. Certains disent même délivrer et/ou disposer du titre d’un « Doctorat en Art-thérapie ». In fine, il est très difficile pour un usager de s’y retrouver. D’ailleurs lorsque celui-ci est en situation de vulnérabilité ou de souffrance, va-t-il vérifier la formation d’un praticien, son inscription sur telle ou telle liste officielle ?  

Un psychologue clinicien a suivi une licence en psychologie puis un master 1 et 2 en psychologie. De par la loi, il peut s’inscrire ou s’instituer « psychothérapeute », tout comme les médecins psychiatres. Sont-ils vraiment formés à la psychothérapie ? Je n’entrerai pas dans ce débat qui nous conduirait à s’essayer à une définition controversée de ce qu’est, peut-être, doit être une psychothérapie.  

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de la Santé et les syndicats de psychologues portent aujourd’hui une réflexion autour de trois axes de formation.
Tout d’abord, une formation de « psychologue sanitaire » avec un master 2 et une spécialisation volontaire d’un an après ce master, porté par le ministère de la Santé. Ce serait une façon de légiférer sur les psychologues cliniciens, qui ne détiennent pas de label officiel actuellement. Ils suivraient entre autres des enseignements dispensés par des médecins, avec des outils standardisés ; le tout avec le spectre du statut de la para-médicalisation.  

Ensuite, l’option d’un « Diplôme d’Etat de psychologue », obtenu à la suite d’un Master 2 et d’une formation complémentaire d’un an, qui serait portée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour les prises en charge autres que les pathologies et la souffrance.

Enfin, un « Doctorat en pratique psychologique » depuis longtemps discuté, qui pourrait être obtenu après trois ans de formation post Master 2.  

Cet encadrement, qui a vocation à clarifier la pratique, soulève toutefois des questions autour de l’orientation des patients, de l’accès direct, de la prescription et de la prise en charge mais aussi du statut réel des psychologues et de leurs compétences.

Plus globalement, pour l’ensemble des pratiques complémentaires, un cadre doit être posé concernant l’enseignement, la recherche et l’étendue des compétences des praticiens, pour une meilleure lisibilité et sécurité des usagers. En faisant appel à des experts reconnus et en optant pour l’ouverture, de ce qui peut nous réunir davantage que nous opposer, l’A-MCA pose dans l’excellence et l’humanisme.

Fiche pratique
Pratique rejetée

« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 

Pratiques ne détenant pas de cadre, rarement intégrées et dont la formation n'est pas reconnue.

Pratiques ne détenant pas de cadre et rarement intégrées.
• La formation n'est pas reconnue
• Il existe des risques
• Les dérives sont involontaires

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Presque accidentellement, j’ai commencé ma carrière en empruntant la voie de la psychomotricité. A la suite de mon service militaire, j’ai exercé au CHU de Toulouse, dans un service de psychologie médicale, plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le professeur du service était ouvert aux médecines complémentaires, notamment à la sophrologie, aux techniques de relaxation ou encore aux art-thérapies. J’ai donc pu développer une activité d’art-thérapeute. J’ai travaillé dans ce service de longues années, tout en reprenant en parallèle mes études, afin de devenir psychologue.  

En 1998, je suis devenu enseignant-chercheur (maître de conférences en psychologie) à l’université de Toulouse Jean Jaurès, tout en conservant une part d’activité professionnelle au CHU et ponctuellement dans une clinique de psychiatrie. D’emblée, mais aussi sous l’égide et l’impulsion initiale du CHU de Toulouse et de l’université, je me suis intéressé à de nombreux domaines d’intervention : l’enfance, l’adolescence, les personnes déficientes mentales, le troisième âge, les sportifs de haut niveau, les personnes présentant ou non des troubles allant des Troubles du comportement alimentaire (TCA) aux Troubles Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en passant par ceux de la personnalité et de la dépression. La recherche appliquée, avec les médecines complémentaires, était toujours présente et valorisée.

Dans le cadre de mes activités de médecine complémentaire, je me suis formé à la sexologie, aux art-thérapies, aux thérapies corporelles, aux TCA, au mindfulness ou encore à l’hypnose. Il m’est indispensable de continuer à me former. Sur le terrain de la clinique, j’emprunte une démarche intégrative et éclectique sous tendue par l’evidence based medecine/evidence based practice (EBM/EBP), et bien entendu par la psychanalyse, qui constitue une de mes formations de base. Autrement dit, peu importe la technique utilisée, je cherche avant tout à ce que les patients rencontrés s’améliorent et deviennent acteurs de leurs changements. Aider une personne à restaurer son « heureusité » est déjà pour moi une belle mission.

Quel regard portez-vous sur les pratiques complémentaires à l’heure actuelle ?

A titre professionnel, tout au long de mon parcours, riche maintenant d’une quarantaine d’années d’expériences de terrains, d’enseignements et de recherches, j’ai pu utiliser diverses de ces pratiques, voire parfois les évaluer en termes de recherche d’efficacité/effectivité. Aujourd’hui en fin de carrière, je peux me permettre d’analyser ce champ des pratiques avec un certain recul.  

Si nous nous focalisons sur la psychologie et plus spécifiquement sur la psychopathologie clinique, il devient extrêmement surprenant de constater que 80 à 85 % des enseignants de ce domaine n’ont quasi jamais vu de patients et ne pratiquent pas la psychothérapie.  

Comment enseigner une discipline que l’on ne pratique pas, dont la connaissance devient davantage livresque et/ou uniquement fréquentée par le prisme d’une recherche menée à coups de protocoles diffusés par internet ? Il existe entre 400 et 600 techniques de psychothérapies « reconnues/identifiées » dont certaines rejoignent le champ des médecines complémentaires, et c’est très bien ! En revanche, nous retrouvons de plus en plus de personnes ayant suivi des formations courtes et qui s’estiment spécialistes ou à tout le moins avec des compétences « fastfood » qu’il faudrait distinguer du domaine de la qualification. Aujourd’hui, les étudiants ne sont plus vraiment demandeurs de transmission. Ils préfèrent se voir enseigner des techniques applicables à des pathologies précises. L’illusion serait de croire que tout cela est étayé sur une démarche de type EBM/EBP.  

Aujourd’hui davantage qu’hier, dans la vaste mélopée des thérapies autour du bien-être, du développement personnel thérapeutique et des médecines complémentaires, nous rencontrons des thérapeutes/des praticiens aux formations bigarrées, parfois difficiles à identifier.  De fait l’action et les avancées de l’A-MCA se révèlent essentielles pour mettre de la clarté et surtout informer les usagers, et même certainement le corps médical.  

Illustrons simplement cette situation par « les art-thérapies ». Elles ne regroupent pas moins d’une quarantaine d’appellations déposées à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), plus de 1200 organismes de formations (privées, publiques), une bonne dizaine de groupements professionnels ou sociétés scientifiques. Difficile de se repérer dans ce dédale.  

Comment cadrer ces pratiques notamment dans le domaine de la psychologie ?

Une réflexion est en cours et s’avère nécessaire. N’oublions pas que dans cette discipline, il est possible de devenir « Docteur en psychologie » sans disposer du titre de psychologue. Certains disent même délivrer et/ou disposer du titre d’un « Doctorat en Art-thérapie ». In fine, il est très difficile pour un usager de s’y retrouver. D’ailleurs lorsque celui-ci est en situation de vulnérabilité ou de souffrance, va-t-il vérifier la formation d’un praticien, son inscription sur telle ou telle liste officielle ?  

Un psychologue clinicien a suivi une licence en psychologie puis un master 1 et 2 en psychologie. De par la loi, il peut s’inscrire ou s’instituer « psychothérapeute », tout comme les médecins psychiatres. Sont-ils vraiment formés à la psychothérapie ? Je n’entrerai pas dans ce débat qui nous conduirait à s’essayer à une définition controversée de ce qu’est, peut-être, doit être une psychothérapie.  

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de la Santé et les syndicats de psychologues portent aujourd’hui une réflexion autour de trois axes de formation.
Tout d’abord, une formation de « psychologue sanitaire » avec un master 2 et une spécialisation volontaire d’un an après ce master, porté par le ministère de la Santé. Ce serait une façon de légiférer sur les psychologues cliniciens, qui ne détiennent pas de label officiel actuellement. Ils suivraient entre autres des enseignements dispensés par des médecins, avec des outils standardisés ; le tout avec le spectre du statut de la para-médicalisation.  

Ensuite, l’option d’un « Diplôme d’Etat de psychologue », obtenu à la suite d’un Master 2 et d’une formation complémentaire d’un an, qui serait portée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour les prises en charge autres que les pathologies et la souffrance.

Enfin, un « Doctorat en pratique psychologique » depuis longtemps discuté, qui pourrait être obtenu après trois ans de formation post Master 2.  

Cet encadrement, qui a vocation à clarifier la pratique, soulève toutefois des questions autour de l’orientation des patients, de l’accès direct, de la prescription et de la prise en charge mais aussi du statut réel des psychologues et de leurs compétences.

Plus globalement, pour l’ensemble des pratiques complémentaires, un cadre doit être posé concernant l’enseignement, la recherche et l’étendue des compétences des praticiens, pour une meilleure lisibilité et sécurité des usagers. En faisant appel à des experts reconnus et en optant pour l’ouverture, de ce qui peut nous réunir davantage que nous opposer, l’A-MCA pose dans l’excellence et l’humanisme.

Bientôt, plus d'information sur cette pratique.

« Pratiques complémentaires : un cadre doit être posé pour une meilleure lisibilité » 

Psychomotricien, psychologue et art-thérapeute, Jean-Luc Sudres est également professeur de psychopathologie clinique. Il plaide pour une plus grande lisibilité des pratiques complémentaires.

Temps de lecture :
Lieu :
Publié le :
29/9/23
Catégorie :
Regards de praticiens

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Presque accidentellement, j’ai commencé ma carrière en empruntant la voie de la psychomotricité. A la suite de mon service militaire, j’ai exercé au CHU de Toulouse, dans un service de psychologie médicale, plus particulièrement en pédopsychiatrie. Le professeur du service était ouvert aux médecines complémentaires, notamment à la sophrologie, aux techniques de relaxation ou encore aux art-thérapies. J’ai donc pu développer une activité d’art-thérapeute. J’ai travaillé dans ce service de longues années, tout en reprenant en parallèle mes études, afin de devenir psychologue.  

En 1998, je suis devenu enseignant-chercheur (maître de conférences en psychologie) à l’université de Toulouse Jean Jaurès, tout en conservant une part d’activité professionnelle au CHU et ponctuellement dans une clinique de psychiatrie. D’emblée, mais aussi sous l’égide et l’impulsion initiale du CHU de Toulouse et de l’université, je me suis intéressé à de nombreux domaines d’intervention : l’enfance, l’adolescence, les personnes déficientes mentales, le troisième âge, les sportifs de haut niveau, les personnes présentant ou non des troubles allant des Troubles du comportement alimentaire (TCA) aux Troubles Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) en passant par ceux de la personnalité et de la dépression. La recherche appliquée, avec les médecines complémentaires, était toujours présente et valorisée.

Dans le cadre de mes activités de médecine complémentaire, je me suis formé à la sexologie, aux art-thérapies, aux thérapies corporelles, aux TCA, au mindfulness ou encore à l’hypnose. Il m’est indispensable de continuer à me former. Sur le terrain de la clinique, j’emprunte une démarche intégrative et éclectique sous tendue par l’evidence based medecine/evidence based practice (EBM/EBP), et bien entendu par la psychanalyse, qui constitue une de mes formations de base. Autrement dit, peu importe la technique utilisée, je cherche avant tout à ce que les patients rencontrés s’améliorent et deviennent acteurs de leurs changements. Aider une personne à restaurer son « heureusité » est déjà pour moi une belle mission.

Quel regard portez-vous sur les pratiques complémentaires à l’heure actuelle ?

A titre professionnel, tout au long de mon parcours, riche maintenant d’une quarantaine d’années d’expériences de terrains, d’enseignements et de recherches, j’ai pu utiliser diverses de ces pratiques, voire parfois les évaluer en termes de recherche d’efficacité/effectivité. Aujourd’hui en fin de carrière, je peux me permettre d’analyser ce champ des pratiques avec un certain recul.  

Si nous nous focalisons sur la psychologie et plus spécifiquement sur la psychopathologie clinique, il devient extrêmement surprenant de constater que 80 à 85 % des enseignants de ce domaine n’ont quasi jamais vu de patients et ne pratiquent pas la psychothérapie.  

Comment enseigner une discipline que l’on ne pratique pas, dont la connaissance devient davantage livresque et/ou uniquement fréquentée par le prisme d’une recherche menée à coups de protocoles diffusés par internet ? Il existe entre 400 et 600 techniques de psychothérapies « reconnues/identifiées » dont certaines rejoignent le champ des médecines complémentaires, et c’est très bien ! En revanche, nous retrouvons de plus en plus de personnes ayant suivi des formations courtes et qui s’estiment spécialistes ou à tout le moins avec des compétences « fastfood » qu’il faudrait distinguer du domaine de la qualification. Aujourd’hui, les étudiants ne sont plus vraiment demandeurs de transmission. Ils préfèrent se voir enseigner des techniques applicables à des pathologies précises. L’illusion serait de croire que tout cela est étayé sur une démarche de type EBM/EBP.  

Aujourd’hui davantage qu’hier, dans la vaste mélopée des thérapies autour du bien-être, du développement personnel thérapeutique et des médecines complémentaires, nous rencontrons des thérapeutes/des praticiens aux formations bigarrées, parfois difficiles à identifier.  De fait l’action et les avancées de l’A-MCA se révèlent essentielles pour mettre de la clarté et surtout informer les usagers, et même certainement le corps médical.  

Illustrons simplement cette situation par « les art-thérapies ». Elles ne regroupent pas moins d’une quarantaine d’appellations déposées à l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), plus de 1200 organismes de formations (privées, publiques), une bonne dizaine de groupements professionnels ou sociétés scientifiques. Difficile de se repérer dans ce dédale.  

Comment cadrer ces pratiques notamment dans le domaine de la psychologie ?

Une réflexion est en cours et s’avère nécessaire. N’oublions pas que dans cette discipline, il est possible de devenir « Docteur en psychologie » sans disposer du titre de psychologue. Certains disent même délivrer et/ou disposer du titre d’un « Doctorat en Art-thérapie ». In fine, il est très difficile pour un usager de s’y retrouver. D’ailleurs lorsque celui-ci est en situation de vulnérabilité ou de souffrance, va-t-il vérifier la formation d’un praticien, son inscription sur telle ou telle liste officielle ?  

Un psychologue clinicien a suivi une licence en psychologie puis un master 1 et 2 en psychologie. De par la loi, il peut s’inscrire ou s’instituer « psychothérapeute », tout comme les médecins psychiatres. Sont-ils vraiment formés à la psychothérapie ? Je n’entrerai pas dans ce débat qui nous conduirait à s’essayer à une définition controversée de ce qu’est, peut-être, doit être une psychothérapie.  

Les ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, ainsi que de la Santé et les syndicats de psychologues portent aujourd’hui une réflexion autour de trois axes de formation.
Tout d’abord, une formation de « psychologue sanitaire » avec un master 2 et une spécialisation volontaire d’un an après ce master, porté par le ministère de la Santé. Ce serait une façon de légiférer sur les psychologues cliniciens, qui ne détiennent pas de label officiel actuellement. Ils suivraient entre autres des enseignements dispensés par des médecins, avec des outils standardisés ; le tout avec le spectre du statut de la para-médicalisation.  

Ensuite, l’option d’un « Diplôme d’Etat de psychologue », obtenu à la suite d’un Master 2 et d’une formation complémentaire d’un an, qui serait portée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, pour les prises en charge autres que les pathologies et la souffrance.

Enfin, un « Doctorat en pratique psychologique » depuis longtemps discuté, qui pourrait être obtenu après trois ans de formation post Master 2.  

Cet encadrement, qui a vocation à clarifier la pratique, soulève toutefois des questions autour de l’orientation des patients, de l’accès direct, de la prescription et de la prise en charge mais aussi du statut réel des psychologues et de leurs compétences.

Plus globalement, pour l’ensemble des pratiques complémentaires, un cadre doit être posé concernant l’enseignement, la recherche et l’étendue des compétences des praticiens, pour une meilleure lisibilité et sécurité des usagers. En faisant appel à des experts reconnus et en optant pour l’ouverture, de ce qui peut nous réunir davantage que nous opposer, l’A-MCA pose dans l’excellence et l’humanisme.

No items found.

Photos

No items found.

Vidéos

Partenaires

No items found.

Medias

No items found.

La bibliothèque de l'A-MCA

No items found.

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin

No items found.