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Interview de Véronique SUISSA : Tout savoir sur l’Agence des Médecines Complémentaires Adaptées (A-MCA)

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March
2023

Interview de Véronique SUISSA : Tout savoir sur l’Agence des Médecines Complémentaires Adaptées (A-MCA)

Interview de Véronique SUISSA :Tout savoir sur l’Agence des Médecines Complémentaires Adaptées (A-MCA)10 Mars 2023

« Rarement jeune association aura fait autant parler d'elle » écrivait déjà l’Express en 2021 dans une longue interview menée auprès de ses fondateurs (ici). En moins de 3 ans, ce sont plus de… 11.000 citoyens qui la suivent, 250 acteurs qui l’entourent (ici), 150 médias dans la presse (ici), 50 actions menées (ici).
Parmi ces actions, des débats portés jusqu’au Ministère de la Santé, à l’Assemblée Nationale ou encore au siège de la Majorité Présidentielle de l’ex Candidat Emmanuel MACRON. Sur le terrain, l’A-MCA mène une multitude d’actions sociales, solidaires et intellectuelles : programmes bien-être pour des soignants, journées intergénérationnelles autour de la prévention, enquêtes de terrain, recherches scientifiques, ouvrages grand public, rapports d’experts, etc.

Une structure clairement proactive qui a suscité un intérêt sociétal sans précédent. De nombreux parlementaires entourent et soutiennent clairement l’A-MCA et certains d’entre eux vont jusqu’à déposer en 2021 sous l’impulsion de la Ministre Agnès Firmin le Bodo à l’époque députée une proposition de Résolution inédite en France invitant le Gouvernement à sa transformation en Agence Gouvernementale (ici).

Tout cela ne laisse évidemment pas indifférent. Si la démarche de l’A-MCA est massivement plébiscitée, certains lui reprochent parfois des actions de lobbying ou des relations facilitant la politisation du sujet et son essor sociétal. Véronique SUISSA, co-fondatrice et Directrice Générale de l’Association a accepté de répondre sans tabou aux questions y compris celles qui « fâchent » sur la genèse, les actions et les ambitions de l’A-MCA.

Véronique SUISSA, vous êtes docteur en psychologie, Directrice Générale de l’A-MCA, auteur de publications scientifiques, notamment une portant sur la définition des MCA (ici) et de nombreux ouvrages sur le sujet des pratiques complémentaires (ici). Vous avez fondée en 2020 l’A-MCA, une association inédite en France et très visible dans les médias. Je vous propose de revenir sur la genèse de l’A-MCA et de centraliser l’ensemble des questions évoquées dans la presse.

Avant tout, quand et comment avez-vous rencontré Philippe DENORMANDIE et Serge GUÉRIN ?

J’ai rencontré Philippe à l’époque où il était Directeur Général Adjoint (DGA) du Groupe Korian. J’exerçais alors comme psychologue dans l’une des cliniques du groupe et j’étais aussi jeune doctorante, en cours d’élaboration de ma thèse sur le sujet des médecines complémentaires. Un jour de 2014, ma directrice vient dans mon bureau pour me dire que le DGA du Groupe Korian fonde un institut pour le bien vieillir autour des thérapies non médicamenteuses. Connaissant mon appétence pour le sujet, elle me propose de prendre contact de sa part, ce que j’ai fait dans la foulée. Philippe m’a reçue très rapidement aux côtés de Aude LETTY. Nous avons beaucoup échangé autour de nos démarches respectives sans pour autant avoir de pistes concrètes de coopération. Nous avons convenu de rester en lien et d’explorer les synergies possibles.Je l’ai revu deux ans plus tard, en 2016 à ma demande, pour échanger autour de ma recherche qui avait bien avancé. Je m’y étais rendue cette fois avec la co-directrice de ma thèse. Nous avons alors évoqué les premiers résultats qui se dessinaient. En sortant du bureau, il m’apparaissait comme une évidence de lui proposer, le moment venu, de siéger dans le jury de ma soutenance de thèse. Un an plus tard, en février 2017, alors que cette soutenance approchait, je lui ai naturellement proposé d’être membre du jury. Il m’a annoncé qu’il quittait malheureusement bientôt le groupe Korian mais ce n’était évidemment pas un motif important à mes yeux, je ne pouvais concevoir de soutenir cette thèse sans ce grand médecin ! Il a accepté, j’étais ravie. Après la soutenance de ma thèse (ici), il est le premier à m’avoir rappelée pour coopérer dans le cadre de différents projets qui impliquaient des conférences, des colloques, et des publications. C’est également par son intermédiaire que j’ai intégré, à l’époque, le Cercle Galien (ici). Je lui dois beaucoup ! En 2018, j’ai organisé un évènement pluridisciplinaire sur le sujet. J’avais identifié les médecins, psychologues, avocats, dirigeants d’EHPAD… Mais il me manquait un sociologue. La personne que j’avais sollicitée n'était pas disponible. En cherchant sur internet, j’ai découvert le nom de Serge GUÉRIN, nouvellement nommé au sein de laFondation Korian comme président du conseil scientifique. Et j’ai trouvé une publication scientifique co-signée par Philippe et Serge. J’ai donc contacté Philippe pour lui demander les coordonnées deSerge qui a immédiatement accepté de participer à ce colloque. Entre Serge, Philippe et moi, l’entente a rapidement été parfaite, nous sommes devenus amis et très complémentaires.

À peine un an après, vous portez un évènement sur les médecines complémentaires auMinistère de la santé, en présence de la Miviludes, comment cela s’est-il fait ?

Tout est parti de notre premier ouvrage collaboratif « médecines complémentaires et alternatives, pour ou contre ? » (ici). Dès 2019, nous décidons, en effet, d’écrire un livre sur le sujet que nous envisagions au départ « à trois voix » et qui très rapidement, a évolué vers l’envie d’un travail collectif. Nous avons donc sollicité une diversité d’acteurs pour une contribution : médecins, chercheurs, élus, usagers, etc. Tout le monde a immédiatement accepté, y compris la Miviludes avec laquelle j’étais déjà en lien car il m’avait été proposé quelques mois auparavant de rédiger un article dans le cadre de son prochain rapport et ce, à l’appui des résultats de ma recherche doctorale. La coopération encours m’avait naturellement incitée à proposer cette contribution à notre ouvrage collectif. Nous avions également proposé une possible contribution au Pr Jérôme SALOMON, Directeur Général de la Santé. Il avait accepté d’y participer et d’y présenter les travaux du Ministère de la Santé. En l’espace de 15 jours, nous étions 52 contributeurs ! Tout est allé très vite : nous avons rédigé cet ouvrage de 422 pages en l’espace 3 mois, et il a été publié dans la foulée. Un hasard de calendrier va donner une forte visibilité à ce livre puisque qu’il paraît en pleine polémique autour du déremboursement de l’homéopathie. Les médias se saisissent de la parution et en font la promotion en chaîne. Dans le même temps, nous échangeons avec les équipes du Ministère de la Santé. Nous évoquons conjointement l’intérêt de mettre en place un colloque sur le livre et plus largement sur le sujet. Nous convions plusieurs des auteurs : des médecins, des chercheurs, des représentants de la Miviludes, etc. Tous acceptent. Le programme est rapidement figé et co-validé avec les équipes du Ministère de laSanté. Tout va très vite. Nous lançons les inscriptions en juillet. En 15 jours, elles sont closes faute de places (limitées à 350 personnes) et la liste d’attente atteint 700 personnes. Nous en étions déjà convaincus : il y a bien un sujet de société !

À ce moment-là, comment analysez-vous la vague médiatique autour de vous, du livre et du colloque ?

Cette sur médiatisation nous surprend bien évidemment sans pour autant nous étonner. D’abord, parce qu’un français sur deux utilise les pratiques complémentaires, ce qui n’est pas neutre. Le sujet intéresse les citoyens, forcément, il intéresse les médias. Ensuite, parce que la parution du livre concorde avec un débat sociétal alimenté autour de l’homéopathie qui fait l’objet de nombreux échos médiatiques. Enfin, parce que les médias analysent la sortie du livre et l’organisation du colloque au Ministère comme une démarche politique, plusieurs participants (DGS, Miviludes, élus…) y étant associés. Cela étant, il ne s’agissait pas, pour nous, de mener une démarche politique mais bien une action sociétale. L’ouvrage, comme le colloque, en étaient d’ailleurs le reflet puisqu’ils rassemblaient des acteurs de la société dans sa diversité : citoyens, médecins, chercheurs, praticiens, représentants d’organisations, de mutuelles, acteurs politiques, etc. Quoi qu’il en soit, la sur-visibilité médiatique a eu un effet boomerang immédiat. De nombreuses structures nous ont sollicités durant plus d’un an, en 2019-2020, pour intervenir ici et là dans toute la France pour parler du sujet, ce qui a d’autant plus renforcé l’intérêt des médias pour nos différentes actions. Cette visibilité nous a clairement échappés au sens où, même si elle se comprenait, nous ne pensions pas que le sujet porterait si vite, si fort.

Mais vous ne créez pas l’A-MCA à ce moment-là, en 2020, pourquoi ?

Non, parce que le covid est arrivé dans la foulée. Serge GUÉRIN monte à ce moment-là, les ÉtatsGénéraux de la Séniorisation à nos côtés (ici). Nous rassemblons de très nombreux acteurs du vieillissement. Nous menons une consultation citoyenne auprès de 8000 personnes. La demande d’un accès à des pratiques complémentaires pour les seniors ressort clairement dans les attentes des citoyens. Cela nous interpelle mais ne nous étonne pas. Nous synthétisons les recommandations collectives au sein d’un rapport citoyen que nous communiquons aux pouvoirs publics (ici). Dans le même temps, nous travaillons avec l’ Association Soin aux Professionnels de Santé (SPS) et nous co construisons un questionnaire pour les soignants qui expriment à près de 80 % leur volonté de pouvoir accéder à des pratiques complémentaires. Nous publions un article pour y présenter ces résultats(ici). Fort de ces constats, en 2021, nous publions une tribune dans la revue politique et parlementaire pour dire la nécessité de créer un observatoire des pratiques complémentaires (ici). Entre deux confinements, nous sommes reçus par Jérôme SALOMON au Ministère de la Santé et nous faisons un point global. Nous revenons sur tous les sujets : le livre, le colloque, les états Généraux de la séniorisation, les résultats de l’étude SPS, la demande sociétale manifeste, etc. Nous lui confions nos souhait et hésitation à monter une structure dans le secteur. Jérôme Salomon est très encourageant.Je me souviens d’une de ses phrases marquantes : « À l’époque où j’évoquai l’idée de rembourser l’activité physique, on me riait au nez en me répondant ‘et pourquoi pas rembourser les baskets’ ! »C’est en réalité devant les portes, en sortant du Ministère, que nous nous décidons : nous nous disons en nous regardant tous les trois convaincus : « on y va ». Mais nous ne savions pas clairement où encore !

Quand et comment créez-vous l’A-MCA ?

Nous créons l’A-MCA en sortant du bureau de Jérôme Salomon. Nous appelons, le jour même, des proches experts qui nous encouragent comme le Professeur Antoine BIOY, qui nous fera l’honneur d’en devenir le responsable scientifique aux côtés du Professeur Gilles BERRUT, médecin gériatre. Nous nous faisons aider très rapidement par des amis pour réfléchir à la typologie de structure à fonder. Nous concluons que le format associatif est le plus adapté à ce que l’on souhaite porter. Et puis, nous appelons, un à un, les acteurs de l’écosystème avec lesquels nous étions déjà en lien : universitaires, professeurs en médecine, psychologues, dirigeants… On évoque ce projet collectif et ils acceptent tous immédiatement de nous rejoindre. Nous proposons à la Miviludes d’intégrer au sein des experts de l’A-MCA un de leurs représentants pour apporter une expertise sur le sujet des dérives sectaires, ce qu’elle accepte immédiatement. Des élus intègrent également nos experts. À l’image de l’ouvrage, nous pensons la démarche de façon collective et pluridisciplinaire. Nous sommes au départ une trentaine d’experts et une vingtaine de partenaires. Nous n’avons pas d’équipe opérationnelle et tout se fait sur la base du bénévolat. On débute un travail intellectuel visant à l’élaboration d’un rapport pour poser le cadre conceptuel du sujet : définition, évaluation, formation, intégration, risques/dérives. Très vite, l’A-MCA monte en visibilité. Le travail que nous avions auparavant mené en nos trois noms respectifs a clairement aidé car nous étions déjà « identifiés » par les médias.

Comment la création de l’A-MCA est-elle accueillie par le public ?

Globalement très positivement, notamment par le grand public, les professionnels, les institutionnels et la presse. Nos actions suscitent de nouveau l’intérêt des médias qui nous rendent très visibles sur la scène publique. Cette sur-visibilité permet à une multitude d’experts de nous connaître et de nous rejoindre en continu. C’est de la même manière que viennent à nous des partenaires. Dans le même temps, les citoyens nous écrivent en masse : ils souhaitent nous rejoindre ou nous demandent des conseils sur telle ou telle pratique. De nombreux praticiens et organisations de praticiens nous contactent également. Nous sommes sollicités de toute part et essayons autant que faire se peut de répondre à la diversité des demandes… Au bout d’un an, nous lançons donc le Réseau Citoyen de l’AMCA ce qui permet d’abord de centraliser le public citoyens, professionnels, institutionnels et de communiquer, non plus de façon individuelle, mais de manière collective. Nous diffusons des informations relatives à nos missions, nos activités mais aussi des articles à thématiques, des brèves, des fiches pratiques qui permettent de répondre aux questionnements du public. C’est de cette manière que nous développons peu à peu notre espace d’information. Nos actions se multiplient et nous en structurons peu à peu le sens et la cohérence. Bien entendu, le développement de l’association dérange certains, en particulier des associations locales ou petits groupuscules à la marge, en quête de visibilité et qui luttent contre les pratiques complémentaires qu’ils considèrent par principe comme des mouvements sectaires. Quelques médias « anti MCA » vont dans leur sens relayant de fausses informations sur l’A-MCA et sur le sujet qu’ils ne maîtrisent pas non plus. Parmi les critiques non fondées, celle par exemple, de profiter de fonds colossaux. Argument qui nous fait sourire en interne car tous, moi-même y compris, œuvrions alors sur la base du tout bénévolat.En parallèle, certains groupements de pseudo-praticiens de « médecines douces » nous dénoncent également estimant notre approche « trop stricte ». Ils ont quant à eux bien saisi, que l’A-MCA n’est pas là pas pour promouvoir les médecines complémentaires mais bien pour contribuer à structurer ce champ.

Comment analysez-vous les critiques de certains mouvements « anti » et « pro » MCA ?

Les « anti » ou « pro » MCA ont pour point commun d’avoir une pensée unique et une vision « de principe », les uns étant les tenants d’une pleine exclusion, les autres défendant une totale intégration.Dans les deux cas, ils ne maîtrisent pas le sujet qu’ils abordent de façon unilatérale, soit sous le prisme d’un danger, soit comme une nouvelle façon de se soigner. Les uns souhaitent tout interdire au nom de la sécurité, les autres veulent tout autoriser au nom de la liberté. Cette vision binaire n’est pas la nôtre car ce champ complexe réclame de la nuance. Le fait est, également, que les « anti MCA » sont régulièrement au contact de citoyens ayant été abusés ou confrontés à du charlatanisme. Lutter contre cela est évidemment salutaire mais voir dans« toutes les pratiques complémentaires », du charlatanisme, est réducteur et contre-productif. Rappelons que certaines pratiques sont réglementées, que d’autres font l’objet de diplômes délivrés par le Ministère du travail, que les médecins et soignants sont nombreux à les proposer dans les services de soins. Il est important de ne pas mettre tout « dans le même sac ». D’ailleurs, qui crie au charlatanisme lorsque de la musicothérapie est proposée à des résidents d’EHPAD, lorsque des ateliers de socio-esthétique sont mis en place pour des femmes atteintes de cancer ou encore lorsqu’une personne réclame, en soins palliatifs, un soutien spirituel ? Cela n’a aucun sens… À l’inverse, certains « pro MCA » défendent, quant à eux, une intégration « sans limites » des pratiques complémentaires, qu’ils opposent à tort, à la médecine officielle. Ils s’appuient sur leurs propres expériences pour prôner des pratiques et des usages qui relèvent du domaine des croyances. Certains n’ont aucun diplôme et encore moins les compétences nécessaires pour intervenir auprès des usagers, a fortiori lorsqu’ils sont vulnérables.

Quels sont votre regard et votre approche face à ce type de critiques ?

Dès lors où la critique est constructive, elle a du sens. Mais la pensée unique, l’absence de nuance, le manque de discernement et de bon sens sont délétères. Le fait sociétal est là et le nier n’apporte rien au débat. Ensuite, se positionner par principe « pour ou contre toutes les pratiques » n’a pas grand sens. Se situer « contre toutes les pratiques » signifie d’être d’une certaine manière, contre la loi qui en réglemente certaines 1, contre des titres délivrés par le ministère du travail qui reconnaît certains métiers 2, contre des diplômes Universitaires qui proposent des formations aux soignants3, contre les résolutions européennes de 1997 (ici) et de 1999 (ici) qui prônent une structuration ou encore contre la démarche portée par l’Organisation Mondiale de la Santé qui va dans le même sens (ici). À l’inverse, être « pour toutes les pratiques » n’a aucun sens non plus car l’absence de structuration a ouvert la porte à tout un tas de méthodes douteuses, qui pour certaines abusent clairement de la vulnérabilité des publics comme le montrent les travaux de la Miviludes (ici). De façon générale, nous ne répondons pas aux critiques virulentes dont on perçoit clairement qu’elles sont infondées ou qu’elles décrient les avancées scientifiques, législatives ou normatives. Nous n’avons pas ce temps-là et préférons le consacrer aux citoyens qui nous sollicitent en masse ou aux experts qui œuvrent à nos côtés. Cela étant, ces mouvements, bien que virulents sur les réseaux sociaux, restent heureusement marginaux. Encore une fois, un français sur deux utilisent ces pratiques. Les anti-MCA ne peuvent pas aller à l’encontre de la liberté des citoyens tout comme les pro-MCA ne peuvent leur proposer tout et n'importe quoi. La structuration du domaine se situe dans une démarche de réflexion et d’action constructive, pluridisciplinaire, ouverte, nuancée et raisonnée. C’est là tout l’enjeu de l’A-MCA et des on déploiement.

Justement, comment l’A-MCA s’est-elle développée ?

Incontestablement grâce à nos actions continues : colloques, publications, interventions conférences, etc. Elles ont suscité l’intérêt des experts qui nous ont aidé à les déployer mais également à des partenaires qui ont souhaité soutenir notre démarche. Nous avons aussi rapidement candidaté et remporté des appels à projets, obtenu des financements dans le cadre de projets d’actions (études, évènements…), reçu des dons de citoyens, etc. J’ai été embauchée au bout de 8 ou 9 mois en CDI en tant que Directrice Générale. Au départ, j’étais la seule salariée et je continuais d’œuvrer aux côtés d’experts bénévoles. Et à mesure des projets et des partenariats, nous avons peu à peu grandi : un second salarié, un troisième, un quatrième, etc. Je dis souvent que tout est allé très vite. Nous avons à la fois un temps d’avance et de retard. Un temps d’avance sur le sujet et la façon transversale dont nous nous sommes saisis collectivement. Un temps de retard, car il y a toujours eu un décalage entre notre « sur-visibilité » et la nécessité de prendre le temps pour penser, structurer et porter certaines actions. Cela étant, rappelons que nous demeurons une petite équipe de 10 collaborateurs, dans un petit local situé en banlieue parisienne. Ce qui nous aide à avancer, c’est notre vaste vivier d’experts et de partenaires qui s’impliquent et s’engagent à nos côtés. Cela nous fait gagner un temps incroyable. Nous avons un enjeu de développement difficile à percevoir de l’extérieur car notre sur-visibilité nous positionne comme une sorte de« multinationale » que nous ne sommes pas ! Je reçois souvent des messages d’acteurs « vexés »d’être sans réponse. Le fait est que nous ne sommes pas en mesure de suivre la vitesse à laquelle tout avance. Nous faisons pour le mieux.

Vous avez organisé en 2021 un évènement sur les dérives en santé avec la participation de la Miviludes, parrainé par la Députée Laurence VANCEUNEBROCK et conclu par Agnès FIRMIN le BODO. Cet événement a fait beaucoup de bruit dans les médias. Pourquoi ?

L’évènement qui a été filmé (ici) était inédit en son genre. Il rassemblait des médecins, chercheurs, élus, représentants d’organisations telles que la Ligue nationale contre le cancer ou la Miviludes. Àl’image du colloque organisé au Ministère de la Santé (ici), cet évènement se voulait pluridisciplinaire.La conclusion inattendue d’Agnès FIRMIN le BODO a fait beaucoup de bruit. Elle appelait clairement à un travail synergique impliquant le Ministère de la Santé, la Miviludes et l’A-MCA. Elle introduisait finalement la proposition de Résolution déposée quelques mois plus tard à son initiative aux cotés de 7 autres parlementaires appelant à la transformation de l’A-MCA en une Agence Gouvernementale. Après le colloque, nous avons organisé une visioconférence avec Agnès FIRMIN le BODO. Elle a exprimé son souhait de porter une telle proposition de résolution, estimant qu’il n’était pas possible de nier la demande sociétale et soulignant l’importance de structurer ce domaine plus officiellement. En parallèle, nous avons publié avec une dizaine d’acteurs de renoms, une tribune dans le journal leMonde évoquant la nécessité de structurer les pratiques complémentaires (ici). La tribune a elle aussi fait beaucoup de bruit dans les médias. Les pro-MCA mais aussi de nombreux citoyens étaient pour, ravis, les anti-MCA étaient paniqués. Le sujet intéresse incontestablement les français. En parallèle, Agnès FIRMIN le BODO et différents parlementaires ont travaillé sur la rédaction de la proposition de résolution invitant à la création d’une Agence Gouvernementale en transformant l’A-MCA en une telleAgence. Évidemment cela a aussi fait beaucoup de bruit.

Concrètement, comment percevez-vous le dépôt de cette proposition de résolution en France et quel est votre positionnement face à la proposition de transformer l’A-MCA enAgence Gouvernementale ?

Cette proposition de Résolution est un acte inédit en France (ici). Nous sommes honorés de la confiance manifestée par les parlementaires qui l’ont déposée. Cela montre la pertinence et l’utilité des actions que nous portons. Cela étant, en réalité, nous sommes en retard car cette proposition reprend, de façon introductive ce qui a déjà été voté en Europe et que beaucoup ignorent. En effet, comme je l’ai amorcé plus haut, il faut savoir qu’il existe déjà deux résolutions votées à l’échelle de l’Union européenne (UE), datant de 1997 (ici) et 1999 (ici) ! Elles défendent une vision européenne de la question et soulèvent la nécessité d’une véritable structuration à travers la formation, la recherche, l’intégration, la lutte contre les dérives… Elles vont déjà beaucoup plus loin. De fait, si la France, membre de l’UE, était cohérente avec sa vision européenne, elle s’attacherait tout simplement à appliquer le contenu de ces résolutions sur le territoire national. C’est d’ailleurs tout le sens de la proposition de Résolution Française qui revient aux fondamentaux des résolutions européennes. Par ailleurs, et comme je l’ai également évoqué plus haut, l’Organisation Mondiale de laSanté (OMS) travaille activement sur le sujet depuis le début des années 2000 et elle continue d’avancer (ici). Plusieurs rapports existent et vont dans le même sens que les résolutions Européennes. Rien n’est finalement nouveau. Beaucoup de choses existent au niveau du Monde et de l’Europe. En France, cela avance plus doucement même s’il y a eu des avancées salutaires en matière de réglementation, de formation ou de pilotage de travaux gouvernementaux. De 2010 à 2020, le Ministère de la santé avait aussi constitué un groupe de travail, le groupe d’appui technique, porté parla Direction Générale de Santé. Il a cessé en 2020 malheureusement. Le reprendre serait une avancée. Quant à l’idée de notre transformation en Agence Gouvernementale, nous ne sommes « ni pour ni contre ». L’enjeu est que le sujet soit porté de façon officielle, structurée et efficiente. Peu importe la façon dont cela s’exprime.

Sur les réseaux sociaux, on peut parfois lire que c’est l’A-MCA elle-même qui a déposé cette proposition de résolution, que répondez-vous ?

Tout simplement qu’ils sont ignorants de la loi. Ce constat a été analogue pour des organisations de praticiens qui nous ont demandé pourquoi nous ne les avions pas impliqués dans la démarche de rédaction et de dépôt de cette proposition inédite. À cela, il faut rappeler que légalement nous sommes une association, nous ne pouvons donc pas déposer de proposition de résolution, seuls les parlementaires le peuvent. L’amalgame vient du fait que certains parlementaires sont issus de nos groupes d’experts. À cela, deux réponses clés : d’une part, évidemment que nous travaillons avec des élus sensibles au sujet. Il était tout naturel que des parlementaires investis à nos côtés souhaitent s’engager dans la rédaction et le dépôt d’une telle résolution. D’autre part, les déposants n’étaient pas tous dans nos experts, ce qui montre bien que l’intérêt parlementaire va au-delà des élus avec lesquels nous coopérons, ce qui est une bonne chose. En outre, cette proposition de résolution est le résultat d’une action parlementaire officielle et quoi qu’il en soit, une association ne peut en aucun cas porter légalement ce type d’actions par elle-même.

Les termes de « médecines » « alternatives » et parfois mêmes « médecines complémentaires » sont décriés. Et l’acronyme de votre association « A-MCA » signifiait au démarrage « Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives ». Vous avez récemment remplacé le mot « alternatives » par « adaptées ». Pourquoi ?

Avant tout, le terme de « médecines » est parfois décrié avec l’idée erronée selon laquelle elles viendraient remplacer la médecine officielle. En réalité, ce terme de « médecines au pluriel » n’est pas un « label » mais bien un ensemble de pratiques qui s’insèrent dans ces autres « médecines » parfois ancestrales (chinoise, ayurvédique, africaine…) ou dans des approches plus contemporaines (ex. psycho-corporelles, psychologiques, sportives…). Elles n’ont pas vocation à se substituer à la médecine officielle qui est en occident une référence sur laquelle il convient de se reposer. D’ailleurs, le rapport de l’AP-HP parle de « médecines complémentaires » (ici). À mon sens, les citoyens savent distinguer un « chirurgien » d’un « praticien en sophrologie ». Ce qui est plus compliqué pour eux, c’est de distinguer quel sophrologue est dûment formé ou non.
Ensuite, le terme global de « Médecines Complémentaires et Alternatives » est le terme officiel et c’est la principale raison pour laquelle nous l’avons utilisé. Les termes de « médecines complémentaires »,« médecines alternatives », « médecines non conventionnelles » sont ceux utilisés dans les résolutions européennes (97 ; 99), mais aussi dans les rapports de l’OMS. Même la Haute Autorité de Santé (HAS) parle « d’alternatives thérapeutiques » dans ses conclusions sur l’homéopathie. Par exemple la résolution européenne de 1999 commence son texte ainsi « En Europe et partout dans le monde les médecines alternatives, complémentaires ou non conventionnelles telles que l’acupuncture, l’homéopathie, l’ostéopathie ou la chiropratique se développent. ». La conclusion de la HAS sur homéopathie est la suivante : « (…) il existe un besoin médical à disposer d’alternatives thérapeutiques ou de médecines complémentaires » (ici). Ce ne sont que des exemples que l’on pourrait démultiplier… Mais tout cela est ignoré par ceux décriant le concept de « médecines complémentaires et alternatives » qui est aussi le terme le plus utilisé dans la littérature scientifique, même si cela tend peu à peu à évoluer.
Par ailleurs, nous ne voulions pas déconnecter la notion de complémentarité avec celle d’alternativité pour la simple et bonne raison que l’usage d’une même pratique peut être associé à l’une ou l’autre des démarches. Autrement dit, il n’est matériellement pas possible de faire un listing de « pratiques complémentaires vs alternatives » puisque ce n’est pas tant la pratique mais son usage qui la rend possiblement complémentaire ou alternative, bénéfique ou dangereuse.
Enfin, sur un plan représentationnel, la complémentarité est associée à l’absence de danger et l'alternativité à des approches sectaires. Or, ce n’est pas le cas. Un recours complémentaire peut comporter des risques et dérives (ex. recommandations contraires à celles de médecins). L’alternativité dans des cas très précis mais certes exceptionnels tels que les approches préventives lorsque l’usager est en bonne santé ou les soins palliatifs peuvent avoir du sens. Cela étant, ces points d’exceptions peuvent porter à confusion dans la représentation sociétale et il est évident que la démarche alternative visant à se substituer à la médecine est dangereuse. Quoi qu’il en soit, maintenir le terme « alternatif » avait du sens pour travailler sur la structuration d’une thématique complexe impliquant des usages à la fois complémentaires, alternatifs, bénéfiques, dangereux.
Nous avons changé de noms pour plusieurs raisons. Avant tout, parce que la présence du terme « alternatif », sans aller plus loin sur le sens de nos actions, pouvait prêter à confusion avec l’idée(erronée) selon laquelle nous pouvions défendre l’alternativité. Mais nous l’avons aussi changé pour préciser plus clairement « le sens » de nos missions, c’est-à-dire favoriser l’essor de « pratiques complémentaires adaptées ». Ce terme va aussi dans le sens récent de la proposition de résolution française de 2021 portée par Agnès FIRMIN le BODO et ses collègues (ici). Bien sûr, le terme reste réducteur en ce sens qu’il n’y a pas de « pratiques complémentaires adaptées ou non » mais des critères multiples réglementation, formation initiale, continue, approche complémentaire, etc. qui rendent les pratiques adaptées ou non. Cela étant, le terme « d’adaptées » permet de clarifier notre raison d’être et notre volonté de contribuer à l’essor de pratiques exclusivement complémentaires et adaptées.

On peut lire sur certains réseaux que votre mission consiste à déployer des médecines complémentaires dans la société, en entreprise et notamment dans le secteur de la santé. Que répondez-vous ?

Qu’il y a là encore beaucoup d’ignorance sur l’existant. L’essor sociétal et institutionnel des pratiques complémentaires n’a pas attendu l’A-MCA. C’est plutôt l’A-MCA qui a été fondée face à l’essor sociétal et institutionnel des pratiques complémentaires. Outre le fait qu’un français sur deux utilise les pratiques complémentaires, rappelons que les citoyens ont peu de repères pour s’orienter de façon adaptée. Ils méconnaissent souvent certains fondamentaux (ex. que certaines pratiques sont réservées à des médecins les conduisant à consulter des praticiens en plein exercice illégal de la médecine). Ensuite, l’institutionnalisation des pratiques dans le secteur de la santé est un fait sanitaire, médico-social et social. Sur un plan sanitaire, le rapport de l’AP-HP cité plus haut, montre par exemple la diversité des pratiques déjà intégrées à l’hôpital. Sur un plan médico-social, l’essor des Pôles d’Activités et de Soins Adaptés (PASA) déployés par l’État dans les Ehpads (ici) a aussi ouvert la porte à des pratiques complémentaires salutaires pour les résidents telles que l’art-thérapie. Enfin, sur un plan social, l’intégration de pratiques complémentaires dans les associations de patients ou encore le développement de structures intégratives souvent fondées par des médecins (ex. centres ressource, centre Vitruve, institut Rafaël…), montre combien ces pratiques sont déjà là.

Concrètement, quelles pratiques déployez-vous sur le terrain ?

Nous déployons un champ réduit de pratiques car nous nous appuyons sur l’existant en termes de recherches, de réglementation, de normes de formation. Contrairement à ce que l’on pense, nous ne mobilisons pas que les pratiques complémentaires. Nous mobilisons deux typologies de pratiques. D’une part, les pratiques non médicamenteuses officielles, c’est-à-dire celles qui sont validées par laHAS (ici) ou celles actuellement étudiées/recommandées par les autorités sanitaires (ex. diététique, sport, APA, soutien psychologique, socio-esthétique, médiation santé…). Ces pratiques sont d’ailleurs aisées à déployer puisque les professions sont généralement réglementées (pratiques validées) ou bénéficient d’une forme de reconnaissance institutionnelle (pratiques étudiées/recommandées). D’autre part, nous mobilisons les pratiques complémentaires réglementées (ex. ostéopathie, chiropraxie, acupuncture…) et/ou faisant l’objet de formations réglementaires ou universitaires (ex.sophrologie, hypnose, réflexologie, art-thérapies…). Ces pratiques sont plus complexes à déployer car tous les praticiens issus de ces disciplines ne sont pas nécessairement titulaires d’un diplôme reconnu. C’est là un point de difficulté. Bien entendu, lorsque nous mobilisons un praticien, nous nous assurons qu’il détienne un tel diplôme. Mais pas uniquement car à notre sens, cela ne suffit pas. Nous nous attachons aussi à sa formation continue, à ses spécialisations, à son expérience, à sa démarche complémentaire, bref, à 28 grands principes clairement édictés dans notre référentiel aux praticiens(ici). C’est une démarche de sélection assez lourde mais nécessaire pour garantir la qualité/sécurité des pratiques complémentaires.

La Miviludes est plutôt réputée pour se positionner contre les médecines complémentaires et alternatives ». Comment expliquez-vous cela et quelle est votre propre position vis-à-vis des dérives dans le domaine ?

La Miviludes lutte contre les dérives sectaires. C’est un enjeu de société. Elle est naturellement positionnée et à raison contre les « médecines alternatives » qui se veulent des substituts de la médecine officielle. La Miviludes n’est, à mon sens, pas « contre » certaines « médecines complémentaires », du moins a minima, celles qui sont réglementées par la loi.
Ce serait un véritable non-sens puisque la Miviludes est censée inscrire ses missions/actions en pleine concordance avec la loi. Par exemple, l’acupuncture est réglementée par la loi et doit, selon la réglementation en vigueur, être dispensée sous condition d’une formation médicale complémentaire par des médecins ou sages-femmes. Être contre des médecins acupuncteurs dûment formés et respectant la législation serait d’une certaine manière, être positionné contre la loi Française. En revanche, lutter contre l’essor d’acupuncteurs non médecins/non sages-femmes a clairement du sens puisque dans ce cadre, il s’agit d’un exercice illégal de médecine.
La Miviludes n’est pas non plus, censée être contre des professions donnant lieu à des titres délivrés par le Ministère du Travail. Je pense à différents métiers du bien-être tels que la pratique de la sophrologie, de l’art-thérapie ou de la réflexologie qui font l’objet de titres officiels délivrés par le Ministère du Travail. En revanche, le problème est que certains praticiens n’ont pas de diplômes reconnus ou que d’autres, quand bien-même diplômés, ne respectent pas toujours des fondamentaux. Soit de façon volontaire mais aussi souvent de manière involontaire, du fait d’un manque de connaissances ou de qualifications. Autrement, dit, ce n’est pas toujours la pratique qui fait défaut mais la façon dont elle est dispensée.
Enfin, je ne pense pas que la Miviludes soit contre des Diplômes Universitaires proposés aux médecins et soignants, cela n’aurait pas grand sens. Se méfier de l’Université et des médecins ou soignants qui s’y forment, ce serait, d’une certaine manière, remettre en cause un symbole académique et médical. Bien sûr, les dérives existent partout, mais elles ne sont pas propres à ce sujet. Être attentif par principe de sécurité n’est pas la même chose que de se méfier « par principe » de pratiques « réglementées »ou faisant l’objet de diplômes « réglementaires » et « universitaires ». C’est d’ailleurs là notre propre position. Nous faisons confiance à la recherche, à la loi, aux diplômes réglementaires et universitaires.

La dérive sectaire dans le champ des pratiques complémentaires existe-t-elle et si oui, comment les éviter ?

La notion de « dérive sectaire », si elle reste complexe à définir, est toujours associée à une emprise mentale de la personne qui n’a plus le discernement nécessaire. Hormis les méthodes de type Hamer, je ne connais pas d’autres « dérives sectaires » dans le domaine des médecines douces mais plutôt des dérives de nature thérapeutique. La dérive thérapeutique est à mon sens beaucoup plus fréquente dans le secteur que la dérive sectaire. Cela signifie que la personne n’est pas en situation d’emprise mentale mais décide de son propre chef, du fait de ses propres croyances, de recourir à des praticiens douteux et dont les recommandations sont parfois contraires aux avis médicaux. Par exemple, un patient exprimant des croyances personnelles « d’auto-guérison » et/ou « d’anti médecine » sera davantage prompt à écouter les conseils d’un praticien partageant ses croyances, plutôt malheureusement que le médecin dont ils se méfient tous les deux. C’est là où les choses se complexifient et posent la question d’une articulation complexe entre « liberté » et « sécurité ». On voit des patients qui préfèrent à l’appui des conseils de leur praticien, pratiquer des jeûnes risqués avant leurs chimiothérapies, là où les oncologues le déconseillent clairement. De toute évidence, les pratiques charlatanesques existent. Des praticiens font des promesses irréalistes à des personnes fragiles et vulnérables. Lutter contre ces pseudo-praticiens est essentiel. Les pratiques complémentaires et alternatives, lorsqu’elles sont mal dispensées/mal utilisées, sont davantage associées à cette notion de dérive thérapeutique contre laquelle il convient de lutter en complément de la dérive sectaire à travers une véritable structuration de ce domaine. La difficulté est de pouvoir agir sur des pratiques qui ne sont pas interdites par la loi mais qui montrent par faisceaux d’indices, qu’elles ne sont pas concordantes avec des fondamentaux éthiques et amènent à penser la présence de risques ou de dérives (thérapeutiques, sectaires, volontaires, involontaires…). Ce travail est complexe et nécessaire. Mais la démarche binaire, des « pro » ou des « anti » médecines complémentaires est stérile. C’est bien dans la nuance, la recherche, la formation, la réglementation– visant à autoriser ou interdire – bref, dans la structuration que les choses pourront s’éclairer. Et que les dérives pourront être évitées.

Quels sont exactement vos liens avec la Miviludes ?

Mes liens avec la Miviludes datent de 2018. Sous les recommandations de ma directrice de thèse, j’avais communiqué à la Miviludes, ma thèse de doctorat dont une grande partie traitait de la question des dérives liées à certains recours alternatifs dans le cadre du cancer. Ma thèse a suscité leur intérêt et c’est dans ce cadre que j’ai été reçue par les équipes de la Miviludes qui m’ont proposé de rédiger un article à l’appui de ma recherche pour leur rapport annuel. Ce dernier n’est pas sorti la même année car de mémoire, il n’y avait plus de Président. J’étais alors en lien avec Anne JOSSO et son équipe. La Miviludes traversait, en outre, une période compliquée, avec au centre de la polémique médiatique, un risque de disparition de la structure.
En 2019, nous l’avons sollicitée pour contribuer à notre ouvrage. Puis nous l’avons invitée à intervenir lors de notre colloque au ministère de la Santé et deux représentants de la Miviludes ont répondu présents. À la création de l’A-MCA, il nous a semblé naturel de proposer qu’un de leurs membres intègre les experts pour contribuer à nos travaux annuels. La Miviludes a accepté. L’expertise de la Miviludes était très précieuse, notamment pour le volet de critères de dérives et de leur nature thérapeutique et/ou sectaire. En 2021, nous avons organisé un événement sur les dérives en santé. Le chef de la Mission, Monsieur Christian GRAVEL en était le grand témoin. Un représentant de la Miviludesy est également intervenu. En 2022, nous avons publié notre second rapport collectif au sein de l’AMCA. Philippe DENORMANDIE, co-fondateur de l’A-MCA est également intervenu dans le cadre d’une table ronde en présence de la Présidente de la Miviludes sur le sujet des dérives. La coopération a toujours été utile et vertueuse. Tout récemment, il semble y avoir eu des changements structurels au sein de la Miviludes. La Présidente, nouvellement nommée a visiblement déjà quitté ses fonctions (ici).Par ailleurs, les groupuscules « anti-médecines complémentaires » assez radicaux sur les réseaux sociaux ont tout dernièrement réagi contre la présence de la Miviludes, jugée trop importante dans les actions de l’A-MCA. Acculée par une polémique virtuelle, la Miviludes a pris contact avec moi, il ya peu. L’expert A-MCA, représentant de la Miviludes étant fonctionnaire et sans doute face à la pression qu’elle subit, la mission préfère le voir retiré de nos experts, ce que nous comprenons naturellement. Les échanges entre l’A-MCA et la Miviludes ont toujours – sont toujours – très cordiaux et constructifs. D’ailleurs, nous avons saisi l’opportunité de ce contact pour proposer une nouvelle encontre à la Miviludes qui a immédiatement accepté sur le principe. Nous y voyons la complexité de la réalité sociétale et politique qui oscille et cherche un équilibre. Mener la chèvre et le chou n’est pas chose facile. Mais de façon plus générale, faire la politique de l’autruche conduit à des tensions inutiles. Les citoyens qui les utilisent à 50% sont des votants et personne ne pourra aller à l’encontre de cette réalité. Les « pour » sont plus nombreux. Car parmi les 50% restants, les citoyens ne sont pas forcément « contre ». Beaucoup ne les utilisent pas soit à cause du coût, soit par désintérêt mais pas nécessairement par opposition. Bien sûr, il ne s’agit pas de tout cautionner et de déployer ce qui est dangereux. Au contraire. Il s’agit d’oser interdire ce qui l’est. Mais aussi d’oser autoriser ce qui peut faire du bien ou contribuer à la prévention. À l’interface, il s’agit surtout d’oser structurer ce domaine à l’appui de la formation, de la recherche et de la réglementation. Le cadre est structurant, les citoyens sont en demande, c’est de cela dont il s’agit.

Allez-vous poursuivre vos actions en matière de dérives ?

Oui bien sûr. Il y a beaucoup à faire. Notamment sur la question des dérives thérapeutiques. Les actions autour des dérives sectaires sont menées par la Miviludes et c’est très bien. Il y a déjà beaucoup à faire sur le sujet des sectes. Mais comme je l’ai déjà évoqué, les approches complémentaires sont bien davantage associées à des dérives thérapeutiques qu’à des dérives sectaires. Nous avons donc un rôle à jouer sur le terrain. Nous poursuivons nos actions de sensibilisations. Par exemple, dans notre rapport 2022, nous formulons des recommandations à destination des praticiens, des organisations et des usagers pour la qualité/Sécurité des pratiques(ici). Nous poursuivons également la rédaction d’articles à thématiques sur le sujet des dérives. Nous aimerions également pouvoir agir sur des incohérences de terrain si le temps nous le permet. Par exemple, sensibiliser contre le financement (parfois par les pouvoirs publics…) de « formations express » dans le domaine du bien-être. Cela n’a pas de sens et contribue à ce que les praticiens qui en sont issus – du fait de leur manque de qualifications – soient dénoncés à raison auprès de la Miviludes.

Dans vos experts, on parle souvent d’un certain J. KOPFERSCHMITT, un professeur en médecine décrié pour avoir écrit une préface sur une pratique polémique. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Je ne connais pas bien ce monsieur qui n’a d’ailleurs jamais été dans nos experts contrairement à la légende… Nous le connaissons à travers le Professeur Julien NIZARD, un de nos experts, un médecin de renom que j’avais invité en 2018 lors d’un colloque universitaire. J’ai sollicité le Pr NIZARD en 2019 pour contribuer à notre ouvrage et expliquer ce qu’était le Collège Universitaire de Médecines Intégratives et Complémentaires (CUMIC) dont il était vice-président. Julien NIZARD avait accepté en nous demandant de pouvoir co-écrire le texte avec le Pr Jacques KOPFERSCHMITT qui était à l’époque lePrésident du CUMIC. Nous n’y avons naturellement pas vu d’inconvénient. Lors de l’événement auMinistère de la Santé en 2019, j’avais tenu à inviter le Pr Nizard, d’abord pour son expertise hors pair mais également parce que j’avais été touchée qu’il accepte d’intervenir lors du colloque universitaire que j’organisais en 2018 alors que je ne le connaissais pas. Je me souviens d’ailleurs d’un appel du Pr KOPFERSCHMITT, un peu vexé de ne pas avoir été invité à sa place. Mais je ne rentre jamais dans ce type de codes, pas très sains, et favorise avant tout des relations humaines qui se nouent naturellement. À la création de l’A-MCA, en suivant la même logique, nous avons proposé au Pr Julien NIZARD d’intégrer nos experts, ce qu’il a accepté. Nous ne l’avons jamais proposé au Pr KOPFERSCHMITT, tout simplement parce que nous ne le connaissions pas bien… Une nouvelle fois, j’ai été assez refroidie par son attitude vindicative car il estimait que nous aurions dû lui demander une autorisation pour créer l’A-MCA…Vous comprenez bien qu’avec toutes ces déconvenues, nous n’avons jamais été proches… Deux ans plus tard, nous avons malheureusement découvert la polémique à son sujet disant que ce professeur aurait signé la préface d’un rapport sur la médecine anthroposophique, qui est une pratique décriée. Je n’ai jamais lu ce rapport et ne suis pas experte de cette pratique que je connais uniquement au travers des alertes médiatiques dont celles de la Miviludes. C’est de cette préface que vient l’amalgame. Certains médias anti-MCA qui nous suivaient de près, ont affirmé que J. KOPFERSCHMITT faisait partie de nos experts en partant, en réalité, de sa contribution dans notre ouvrage paru deux ans plus tôt…C’est dire les raccourcis et contre-sens journalistiques, ce qui n’est franchement pas rassurant…

Vous-même ainsi que Serge GUÉRIN ou encore Philippe DENORMANDIE êtes souvent prisen photos aux côtés d’acteurs politiques très haut placés : le Président de la République Emmanuel MACRON, la Première dame Brigitte MACRON, le DGS Jérôme SALOMON, différents Ministres (de la santé, du travail, du logement…), ou députés. Vous avez coopéré avec la Miviludes, avez été auditionnés par l’Assemblée Nationale pour parler du sujet, vous êtes membres d’un conseil scientifique du salon MedInTechs Parrainé l’an dernier par Olivier VERAN et cette année par le Président de la République, EmmanuelMACRON, etc. Certains médias y voient un lien entre Philippe DENORMANDIE et son Fils Ministre. L’A-MCA bénéficie-t-elle d’appuis politiques haut placés lui permettant d’institutionnaliser les médecines complémentaires et de politiser le sujet ?

Chaque photo à une histoire et il serait trop long d’en décrire la genèse. D’ailleurs, je n’ai pas la genèse de chacune d’entre-elles. Mais pour répondre simplement, voici quelques éléments clés à retenir. Philippe DENORMANDIE était engagé dans le sujet bien avant que son fils ne devienne ministre. Comme je l’ai expliqué plus haut, je l’ai rencontré en 2014, il travaillait déjà sur la question… Il a d’ailleurs fait bouger de nombreuses lignes sur le sujet dès le milieu des années 2000, notamment en étant à l’origine de l’institut de recherche à Korian. En outre, sa renommée internationale est sans équivoque.Il n’est pas étonnant de le voir aux côtés d’acteurs politiques qui sollicitent régulièrement son expertise comme personnalité qualifiée. C’est la raison pour laquelle il a été nommé à différentes reprises pour des missions caractéristiques en santé et plus récemment par le Ministre de la Santé F. BRAUN dans le cadre du CNR Santé. Ensuite, Serge GUÉRIN a été nommé par la Majorité Présidentielle pour porter la question du vieillissement. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré le Président de la République. C’est aussi dans ce cadre que nous avons co-organisé une journée sur le sujet des pratiques complémentaires pour le bien vieillir (ici). C’est une première en France et c’est très bien qu’un parti politique s’en saisisse, cela fait débattre du sujet, c’est tout l’enjeu.Philippe DENORMANDIE et Serge GUÉRIN ont toujours eu des parcours dans l’enseignement, la recherche et la politique. Il n’est pas étonnant de les identifier ici ou là, aux côtés d’acteurs politiques. Il est aussi évident qu’ils défendent leurs idées, leurs convictions et leurs valeurs. Pour ma part, je ne. suis pas engagée en politique. Je suis psychologue de métier et chercheur. Je dirige une association dont le sujet concerne de façon transverse, la société, la recherche, la formation, la réglementation, la politique. Il est évident que mes missions m’ont conduite à rencontrer des acteurs politiques mais aussi académiques, scientifiques, institutionnels, etc. Par exemple, la mission parlementaire portée sur la maladie de Lyme a impliqué le sujet des pratiques complémentaires car nombreux patients l’utilisent et c’est la raison pour laquelle j’ai été auditionnée par l’Assemblée (ici). J’ai aussi été reçue à l’Élysée par Madame Brigitte MACRON pour lui présenter l’A-MCA, mes travaux de recherche, et plus largement pour aborder la thématique auprès des soignants. Madame MACRON est très engagée dans le bien-être des soignants. Des soignants qui se forment à ces pratiques pour les dispenser auprès des patients mais également des soignants qui les utilisent pour leur propre bien-être. Au CHU de Bordeaux dirigé par Yann BUBIEN par exemple, un dispositif permet aux soignants de bénéficier de séances d’hypnose et de méditation. Les actions se développent en ce sens. Enfin, nous avons porté au nom de l’A-MCA une diversité d’actions aux côtés de différents acteurs politiques et parlementaires engagés, ce qui explique les rencontres ou événements à connotation politico-sociétale : notre colloque sur les dérives en santé en présence de la Miviludes et de députés par exemple (ici) ou encore les rencontres de la prévention qui se sont récemment tenues à l’assemblée nationale, parrainées par Madame la Députée Annie Vidal (ici). Enfin, concernant ma place au sein du Conseil scientifique du Salon MedInTechs parrainé par le Président de la République. Loin d’avoir à faire avec Philippe DENORMANDIE ou Serge GUÉRIN, mon implication est due au Docteur TOLÉDANO, un ami et fondateur de l’Institut Rafaël, un centre en santé intégrative, qui m’a proposé, il ya deux ans, d’intégrer un comité qui prévoyait de lancer un salon. L’aventure intellectuelle m’a beaucoup intéressée. Je décris d’ailleurs l’histoire de ce beau salon et de mon implication en son sein dans une interview dédiée (ici).

L’A-MCA peut-elle être considérée comme un lobby des médecines complémentaires ?

Tout dépend de ce que l’on entend par « lobby ». Si on y entend l’idée d’un réseau de professionnels détenant des intérêts personnels et exerçant une pression pour intégrer les médecines complémentaires, alors clairement non. Si on envisage « le lobby » comme un réseau d’acteurs dénués d’intérêts personnels et œuvrant dans une démarche d’intérêt général pour structurer ce domaine, alors oui. Mais dans tous les cas, ce n’est ni notre vocation, ni notre ambition et nous ne possédons pas les moyens financiers qu’ont généralement les lobbies. Nous sommes constitués d’un vaste réseau d’experts et de partenaires pour travailler collectivement dans un sens commun. Pour rappel, en aucun cas nous ne défendons le déploiement des médecines complémentaires. Nous n’en avons pas besoin, ce déploiement existe déjà. Il s’agit de contribuer à le structurer. Le déploiement des médecines complémentaires n’a du sens que si les pratiques, les praticiens et les usages répondent à une demande dans une démarche qualité/sécurité. C’est là tout l’objet de notre action.En ce sens, nous plaidons pour la mise en place d’un cadre, et ce uniquement pour les médecines complémentaires adaptées. Cela implique d’avancer de manière transversale autour des enjeux de formation, de recherche, de réglementation et d’intégration. La formation assure les compétences et sécurise les usages. La recherche atteste ou non de certains effets. La réglementation permet un cadre et des repères. L’intégration doit être cohérente et concordante avec les éléments précédents. Le fait est aujourd’hui que les avancées sont partielles. Par exemple, des normes de formations existent pour certaines pratiques (ex. sophrologie) tandis que les évaluations scientifiques à leur sujet sont insuffisantes. À l’inverse, des études scientifiques existent pour d’autres pratiques (ex. hypnose)sans qu’elles détiennent pour autant des normes de formation. La loi réglemente certaines pratiques (ex. ostéopathie) mais toutes les écoles délivrant des diplômes ne sont pas « agréées par le Ministère de la Santé ». Comment se repérer et s’y retrouver ? Nous souhaitons une structuration du champ au sens des résolutions de l’UE. Cette structuration doit se déployer dans le domaine de la qualité/sécurité des pratiques, avec une information éclairée du grand public. A titre d’exemple, il existe 41 millions de sites Internet dans le monde, en lien avec les médecines complémentaires et le cancer. 7 % d’entre eux déconseillent le recours aux traitements curatifs4. La désinformation est réelle et délétère. Le manque de repères l’est également.

On reproche souvent aux fondateurs de l’A-MCA d’entretenir des liens avec les mutuelles. Notamment avec la MNH où exerce Philippe DENORMANDIE. Mais aussi avec Korian où vous avez travaillé tous les trois. Est-ce le cas ?

Oui bien sûr que nous avons des liens avec des mutuelles mais pas suffisamment à mon sens. Les mutuelles ont un véritable rôle à prendre puisque nombreuses d’entre-elles remboursent certaines pratiques complémentaires. Cela étant, les remboursements sont parfois orientés vers des pratiques sans assises ou n’ont pas de critères qualité de remboursement (ex. diplômes). Nous pourrions clairement aider les mutuelles désireuses de mener une action plus structurée en matière de remboursement. Nous ne nous cachons pas de nos liens avec les mutuelles, au contraire, nous n’hésitons pas à diffuser. Ce sont des lignes qui bougent dans le bon sens. En revanche, nous n’avons pas travaillé avec la MNH, mais pourquoi pas ? Ce serait une bonne chose car il s’agit d’une mutuelle très engagée pour le bien-être des soignants qui sont de grands usagers de pratiques complémentaires. Concernant nos prétendues coopérations avec Korian, ils sont le fruit de représentations parce que nous y avons exercé tous les trois. Sauf qu’on oublie de préciser que Philippe DENORMANDIE a quitté le groupe en 2016, pour ma part, je l’ai quitté de mon propre chef tout début 2019, dans les deux cas bien avant la création de l’A-MCA…Enfin, Serge GUÉRIN, n’est à ma connaissance pas salarié de KORIAN, il préside la Fondation. Nous n’avons jamais travaillé officiellement au nom de l’A-MCA avec KORIAN. Le responsable scientifique de l’A-MCA, le Professeur Antoine BIOY, ponte de l’hypnose en France, a été le grand témoin d’un de leurs plateaux sur le sujet, et bien évidemment de manière totalement bénévole. Nous avons aussi invité un représentant de Korian, Marie-Anne FOURRIER tout récemment lors des rencontres à l’Assemblée Nationale. Nous nous connaissons, il y a des sujets communs, donc forcément des connexions mais cela ne veut pas dire qu’il y a forcément des « contrats ». Cela étant, contribuer à structurer le domaine ne doit pas être pensé à travers le prisme de la structure partenaire mais bien des enjeux, des actions et surtout des publics concernés par ce travail. L’enjeu est de travailler avec tous ceux qui souhaitent œuvrer de façon constructive sur le sujet.

Pour finir, comment présenter l’A-MCA, ses missions et ses perspectives ?

L’A-MCA est une association loi 1901, un lieu d’expertise des pratiques complémentaires et de prévention. Elle vise à réfléchir, agir, informer, démocratiser et développe des activités autour de la recherche (sociétale, scientifique), des actions de terrain (sociales, solidaires), des publications(grand public, professionnelles…) et des évènements (débats, colloques…). Elle est entourée d’un vaste réseau d’experts hautement qualifiés (Chercheurs, hauts-dirigeants, élus…), de partenaires engagés(universités, groupes d’Ehpads…), de différents conseils (administration, stratégique, scientifique) et d’une équipe opérationnelle (Direction, responsables, chercheurs, chargés de projets, de rédaction…).Elle est dotée d’un Réseau Citoyen composée de milliers de membres rassemblant la société dans son ensemble (grand public, professionnels, praticiens, dirigeants…) avec lequel elle communique tout au long de l’année et pour lequel elle diffuse de l’information et organise des événements.L’A-MCA a fondée deux espaces :- Un Espace de Santé Durable (E-SD) (ici) œuvrant, au cœur des organisations pour la qualité de vie et la qualité de vie au travail des usagers comme des salariés.- Un Espace de Formation pour la Prévention Santé (E-FPS) (ici) œuvrant, pour la formation des usagers/salariés en matière de prévention et pour la montée en compétences des praticiens accompagnant des usagers en situation de fragilités.En termes de perspectives, l’A-MCA entend poursuivre ses actions d’intérêt général (travaux, actions de terrain, publications, évènements…) tout en déployant une démarche structurée au cœur des organisations en matière de santé durable et de formations des acteurs.

1 Acupuncture, ostéopathie, chiropraxie, homéopathie.
2 Sophrologie, Arts-thérapies, réflexologie, shiatsu…
3 Hypnose, méditation, yoga, sophrologie, dramatérapie…
4 1. Ernst E, Schmidt K. Alternative cancer via internet ? Br J cancer 2002; 87, 479-480
- L'A-MCA

Pour aller plus loin