La France développe une politique de tolérance envers les MCA, marquée à la fois par une démarche d’intégration et de vigilance.
Une démarche d’analyse: Par arrêté du 3 février 2009, la Direction Générale de la santé (DGS) fonde le Groupe d’appui Technique (GAT) dédié à la prise en compte des Pratiques Non Conventionnelles à Visée Thérapeutique (PNCVT). Ce groupe a pour mission la conception, la mise en œuvre et le suivi de la politique de repérage des PNCVT potentiellement prometteuses ou dangereuses. Les travaux du GAT permettront notamment la mise à disposition d’informations et de ressources documentaires ciblées destinées au grand public. Mais la cessation en 2020 des activités du GAT freinent la réflexion initiée par le Gouvernement.
Une approche scientifique: dès 2010, la DGS financera des études scientifiques, sous forme de revues de la littérature, permettant de faire le point sur l’efficacité ou l’absence d’efficacité de quelques pratiques complémentaires et alternatives. Mais la cessation en 2020 du financement de ces études limite les connaissances liées à l’effet de ces pratiques qui restent par ailleurs étudiées au sein de plusieurs Universités Françaises.
Une démarche de vigilance: parallèlement, face à l’essor incontrôlé de pratiques douteuses, une politique nationale de vigilance est portée par la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (Miviludes). L’instance a peu à peu investi le champ des MCA dans une logique de prévention et de répression des pratiques déviantes. En effet, la prolifération des mouvements sectaires dans le champ de la santé constitue une menace pour les malades qui abandonnent parfois leurs traitements au profit de pseudo MCA. La question de l’emprise mentale, au cœur du phénomène sectaire est un sujet majeur, notamment lorsqu’elle engage la santé de personnes fragiles. Mais les dérives de certaines MCA ne sont pas nécessairement de nature sectaire, elles relèvent le plus souvent de dérives thérapeutiques actuellement peu étudiées et complexes à identifier.
Une démarche d’élus: Face à l’ampleur du phénomène et de l’intérêt croissant des français pour ces pratiques, une proposition de Résolution à été déposée à l’Assemblée nationale portée par 8 parlementaires invitant le Gouvernement à créer une « agence gouvernementale d’évaluation des approches complémentaires adaptées et de contrôle des dérives thérapeutiques et des pratiques alternatives ». Plus spécifiquement, cette résolution invite à la transformation de l’A-MCA en une Agence Gouvernementale pour poursuivre ses missions actuelles avec l’action de l’État (accéder à la Résolution).