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Fiches pratiques
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Fiche pratique
Pratique acceptée

L’A-MCA entendue par la mission d’information parlementaire sur la maladie de Lyme

Les pratiques acceptées font l'objet de normes de formation reconnues (réglementaires ou universitaires) et sont souvent intégrées dans l'écosystème de santé. Elles ne comportent pas de risques ou de dérives dès lors où elles sont proposées par des praticiens dûment formés et diplômés. Pour être "adaptées", les pratiques "acceptées" doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes étiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici)

Pratiques pour lesquelles il existe des formations reconnues
• Formation réglementaire ou Universitaire
• Pas de risques
• Pas de dérives
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée, rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport AMCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

La classification

A ce jour, il n’existe aucune classification officielle de référence permettant de caractériser les MCA les unes par rapport aux autres. Pour l’A-MCA, qui a travaillé sur cette question, il est possible de proposer une catégorisation des pratiques complémentaires selon les rapports pluriels qu’elles entretiennent avec la médecine de référence (acceptées, tolérées, rejetées), en fonction d’un certain nombre de critères (ex. niveaux d’intégration des pratiques, normes de formation des praticiens, niveaux de risques, présence de dérives, usage de la pratique). « Cette classification permet de positionner la médecine comme la référence et de déterminer plus clairement la place des MCA en son sein », a expliqué Véronique SUISSA. Elle permet aussi de sortir du prisme de « la pratique » pour s’insérer dans une logique de « critères » puisque justement une même pratique peut être bénéfique ou risquée selon certains critères (ex. formation reconnue ou non). Pour que les pratiques soient régulées, il serait nécessaire d’agir sur deux axes majeurs en matière de régulation : la formation et la législation.  

L’information des patients face aux risques

La directrice de l’A-MCA a par ailleurs rappelé que l’un des enjeux prioritaires, faisant d’ailleurs partie des missions clefs de l’A-MCA, consiste à informer les patients des risques associés à certaines pratiques complémentaires. « Plusieurs démarches me semblent essentielles pour agir en ce sens », a partagé Véronique SUISSA. Avant tout, développer un site de référence comportant des informations clés autour de la thématique ; travail mis en œuvre par l’A-MCA depuis sa création en 2020. Il importe également de développer des outils pratiques apportant des repères aux différents publics avec par exemple des fiches d’alerte et de repérage pour les patients, sur les risques et les dérives thérapeutiques liés aux MCA. Ce type d’initiative est essentiel pour diffuser de l’information dans le domaine. Ou encore l’élaboration de guides spécifiques. Enfin, « il serait opportun de penser à des campagnes d’information centrées sur les risques et dérives thérapeutiques des MCA afin de renforcer la prévention et la lutte contre les dérives thérapeutiques, en complément de l’action essentielle sur les dérives de nature sectaire, portée par la MIVILUDES », a-t-elle insisté.  

Une prise en charge financière à prévoir

Lors de cette audition, une réflexion a été partagée concernant le reste à charge des Français ayant recours à ces pratiques. « Il est important car elles ne sont pas prises en charge financièrement par l’Assurance maladie, a précisé Véronique SUISSA. Cependant, plusieurs mutuelles remboursent certaines d’entre-elles permettant de réduire le reste à charge. » Au-delà de cette absence ou faible prise en charge, la problématique réside dans la méconnaissance – ou la connaissance partielle – des normes dans le domaine des MCA par le monde mutualiste et de la protection sociale. « Par conséquent, certaines pratiques sont parfois remboursées alors qu’elles n’ont aucune forme de reconnaissance (ex. pas de formations reconnues) tandis que des pratiques légalisées et/ou disposant de normes de formations ne le sont pas, a-t-elle ajouté. Un accompagnement des mutuelles dans le secteur me semble fondamental, pour cheminer vers un remboursement cohérent des MCA. » De même que la perspective d’un panier de soins incluant ces pratiques « me semble en effet pertinente mais non pas en se focalisant tant sur des pratiques mais plutôt en établissant une logique de critères au regard des normes dont nous disposons », a-t-elle insisté. A titre d’exemple, permettre le remboursement des pratiques légalisées, et/ou de pratiques disposant de normes de formation.  

Attention aux charlatans

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et du covid-long, les membres de la mission d’information se sont interrogés sur la modification de l’image et la prise en compte des MCA avec l’émergence du Covid long. Comme l’a soulevée Véronique SUISSA, « il n’est pas impossible que les patients touchés par une Covid long recherchent dans certaines MCA des pistes pour lutter contre la douleur, réduire leurs angoisses, améliorer leur qualité de vie. Quelques recherches sur internet mènent déjà vers des blogs au sein desquels les citoyens cherchent des réponses à leurs symptômes ». Un constat qui renforce l’importance d’informer et d’orienter ces personnes ainsi que de les alerter contre toutes dérives en santé, comme cela peut souvent être le cas de la part de charlatans auprès de personnes atteintes de maladies graves. « Dans le cas de maladies rares ou pour lesquelles la médecine n’a pas encore toutes les réponses, comme la maladie de Lyme ou la Covid, ces méthodes attirent d’autant plus les personnes malades en quête non seulement de soulagement de leurs symptômes mais également en quête de réponses, quand bien même irrationnelles, a prévenu Véronique SUISSA. L’enjeu dans le domaine des MCA est de faire le tri, de distinguer – à l’image de la démarche qu’avait initiée le Groupe d’Appui Technique à la Direction générale de la santé – ″les pratiques potentiellement prometteuses en termes de qualité de vie, des pratiques dangereuses″. »

L’A-MCA porte actuellement un intérêt plus particulier concernant la maladie de Lyme car elle a été sollicitée par les fondateurs d’une association dédiée. « Nous avons échangé à plusieurs reprises et c’est ainsi que nous avons pu mieux saisir le lien entre la maladie de Lyme et les MCA, puisque nombreux de ces patients s’orientent visiblement vers ce type de pratiques, a fait savoir la directrice de l’A-MCA. Comme pour beaucoup de souffrances non pleinement traitées par la médecine, les patients recherchent d’eux-mêmes des solutions pour améliorer leur qualité de vie. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent et/ou utilisent certaines MCA. »

Pour articuler au mieux certaines pratiques complémentaires bénéfiques avec une prise en charge traditionnelle dans un parcours de soin structuré, il conviendrait, selon l’A-MCA, de s’appuyer sur le modèle des soins de support, qui constituent un modèle d’organisation structuré des soins et des accompagnements centrés sur la personne alliant médicamenteux (ex. traitement de la douleur) et non médicamenteux (ex. diététique), l’accompagnement social (ex. aide au retour à l’emploi), et psychologique (ex. psychologues, psychiatres)ainsi que les médecines complémentaires (ex. sophrologie, hypnose…).  

Lire le communiqué de presse

Fiche pratique

L’A-MCA entendue par la mission d’information parlementaire sur la maladie de Lyme

Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.

Pratiques validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) :
• Délimitées par la HAS
• Professionnalisées
• Pleinement intégrées
• Sans risques
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

La classification

A ce jour, il n’existe aucune classification officielle de référence permettant de caractériser les MCA les unes par rapport aux autres. Pour l’A-MCA, qui a travaillé sur cette question, il est possible de proposer une catégorisation des pratiques complémentaires selon les rapports pluriels qu’elles entretiennent avec la médecine de référence (acceptées, tolérées, rejetées), en fonction d’un certain nombre de critères (ex. niveaux d’intégration des pratiques, normes de formation des praticiens, niveaux de risques, présence de dérives, usage de la pratique). « Cette classification permet de positionner la médecine comme la référence et de déterminer plus clairement la place des MCA en son sein », a expliqué Véronique SUISSA. Elle permet aussi de sortir du prisme de « la pratique » pour s’insérer dans une logique de « critères » puisque justement une même pratique peut être bénéfique ou risquée selon certains critères (ex. formation reconnue ou non). Pour que les pratiques soient régulées, il serait nécessaire d’agir sur deux axes majeurs en matière de régulation : la formation et la législation.  

L’information des patients face aux risques

La directrice de l’A-MCA a par ailleurs rappelé que l’un des enjeux prioritaires, faisant d’ailleurs partie des missions clefs de l’A-MCA, consiste à informer les patients des risques associés à certaines pratiques complémentaires. « Plusieurs démarches me semblent essentielles pour agir en ce sens », a partagé Véronique SUISSA. Avant tout, développer un site de référence comportant des informations clés autour de la thématique ; travail mis en œuvre par l’A-MCA depuis sa création en 2020. Il importe également de développer des outils pratiques apportant des repères aux différents publics avec par exemple des fiches d’alerte et de repérage pour les patients, sur les risques et les dérives thérapeutiques liés aux MCA. Ce type d’initiative est essentiel pour diffuser de l’information dans le domaine. Ou encore l’élaboration de guides spécifiques. Enfin, « il serait opportun de penser à des campagnes d’information centrées sur les risques et dérives thérapeutiques des MCA afin de renforcer la prévention et la lutte contre les dérives thérapeutiques, en complément de l’action essentielle sur les dérives de nature sectaire, portée par la MIVILUDES », a-t-elle insisté.  

Une prise en charge financière à prévoir

Lors de cette audition, une réflexion a été partagée concernant le reste à charge des Français ayant recours à ces pratiques. « Il est important car elles ne sont pas prises en charge financièrement par l’Assurance maladie, a précisé Véronique SUISSA. Cependant, plusieurs mutuelles remboursent certaines d’entre-elles permettant de réduire le reste à charge. » Au-delà de cette absence ou faible prise en charge, la problématique réside dans la méconnaissance – ou la connaissance partielle – des normes dans le domaine des MCA par le monde mutualiste et de la protection sociale. « Par conséquent, certaines pratiques sont parfois remboursées alors qu’elles n’ont aucune forme de reconnaissance (ex. pas de formations reconnues) tandis que des pratiques légalisées et/ou disposant de normes de formations ne le sont pas, a-t-elle ajouté. Un accompagnement des mutuelles dans le secteur me semble fondamental, pour cheminer vers un remboursement cohérent des MCA. » De même que la perspective d’un panier de soins incluant ces pratiques « me semble en effet pertinente mais non pas en se focalisant tant sur des pratiques mais plutôt en établissant une logique de critères au regard des normes dont nous disposons », a-t-elle insisté. A titre d’exemple, permettre le remboursement des pratiques légalisées, et/ou de pratiques disposant de normes de formation.  

Attention aux charlatans

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et du covid-long, les membres de la mission d’information se sont interrogés sur la modification de l’image et la prise en compte des MCA avec l’émergence du Covid long. Comme l’a soulevée Véronique SUISSA, « il n’est pas impossible que les patients touchés par une Covid long recherchent dans certaines MCA des pistes pour lutter contre la douleur, réduire leurs angoisses, améliorer leur qualité de vie. Quelques recherches sur internet mènent déjà vers des blogs au sein desquels les citoyens cherchent des réponses à leurs symptômes ». Un constat qui renforce l’importance d’informer et d’orienter ces personnes ainsi que de les alerter contre toutes dérives en santé, comme cela peut souvent être le cas de la part de charlatans auprès de personnes atteintes de maladies graves. « Dans le cas de maladies rares ou pour lesquelles la médecine n’a pas encore toutes les réponses, comme la maladie de Lyme ou la Covid, ces méthodes attirent d’autant plus les personnes malades en quête non seulement de soulagement de leurs symptômes mais également en quête de réponses, quand bien même irrationnelles, a prévenu Véronique SUISSA. L’enjeu dans le domaine des MCA est de faire le tri, de distinguer – à l’image de la démarche qu’avait initiée le Groupe d’Appui Technique à la Direction générale de la santé – ″les pratiques potentiellement prometteuses en termes de qualité de vie, des pratiques dangereuses″. »

L’A-MCA porte actuellement un intérêt plus particulier concernant la maladie de Lyme car elle a été sollicitée par les fondateurs d’une association dédiée. « Nous avons échangé à plusieurs reprises et c’est ainsi que nous avons pu mieux saisir le lien entre la maladie de Lyme et les MCA, puisque nombreux de ces patients s’orientent visiblement vers ce type de pratiques, a fait savoir la directrice de l’A-MCA. Comme pour beaucoup de souffrances non pleinement traitées par la médecine, les patients recherchent d’eux-mêmes des solutions pour améliorer leur qualité de vie. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent et/ou utilisent certaines MCA. »

Pour articuler au mieux certaines pratiques complémentaires bénéfiques avec une prise en charge traditionnelle dans un parcours de soin structuré, il conviendrait, selon l’A-MCA, de s’appuyer sur le modèle des soins de support, qui constituent un modèle d’organisation structuré des soins et des accompagnements centrés sur la personne alliant médicamenteux (ex. traitement de la douleur) et non médicamenteux (ex. diététique), l’accompagnement social (ex. aide au retour à l’emploi), et psychologique (ex. psychologues, psychiatres)ainsi que les médecines complémentaires (ex. sophrologie, hypnose…).  

Lire le communiqué de presse

Fiche pratique
Pratique recommandée

L’A-MCA entendue par la mission d’information parlementaire sur la maladie de Lyme

Pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées par la Haute Autorité de Santé.

Pratiques validées par la Haute Autorité de Santé (HAS) :
• Délimitées par la HAS
• Professionnalisées
• Pleinement intégrées
• Sans risques
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

La classification

A ce jour, il n’existe aucune classification officielle de référence permettant de caractériser les MCA les unes par rapport aux autres. Pour l’A-MCA, qui a travaillé sur cette question, il est possible de proposer une catégorisation des pratiques complémentaires selon les rapports pluriels qu’elles entretiennent avec la médecine de référence (acceptées, tolérées, rejetées), en fonction d’un certain nombre de critères (ex. niveaux d’intégration des pratiques, normes de formation des praticiens, niveaux de risques, présence de dérives, usage de la pratique). « Cette classification permet de positionner la médecine comme la référence et de déterminer plus clairement la place des MCA en son sein », a expliqué Véronique SUISSA. Elle permet aussi de sortir du prisme de « la pratique » pour s’insérer dans une logique de « critères » puisque justement une même pratique peut être bénéfique ou risquée selon certains critères (ex. formation reconnue ou non). Pour que les pratiques soient régulées, il serait nécessaire d’agir sur deux axes majeurs en matière de régulation : la formation et la législation.  

L’information des patients face aux risques

La directrice de l’A-MCA a par ailleurs rappelé que l’un des enjeux prioritaires, faisant d’ailleurs partie des missions clefs de l’A-MCA, consiste à informer les patients des risques associés à certaines pratiques complémentaires. « Plusieurs démarches me semblent essentielles pour agir en ce sens », a partagé Véronique SUISSA. Avant tout, développer un site de référence comportant des informations clés autour de la thématique ; travail mis en œuvre par l’A-MCA depuis sa création en 2020. Il importe également de développer des outils pratiques apportant des repères aux différents publics avec par exemple des fiches d’alerte et de repérage pour les patients, sur les risques et les dérives thérapeutiques liés aux MCA. Ce type d’initiative est essentiel pour diffuser de l’information dans le domaine. Ou encore l’élaboration de guides spécifiques. Enfin, « il serait opportun de penser à des campagnes d’information centrées sur les risques et dérives thérapeutiques des MCA afin de renforcer la prévention et la lutte contre les dérives thérapeutiques, en complément de l’action essentielle sur les dérives de nature sectaire, portée par la MIVILUDES », a-t-elle insisté.  

Une prise en charge financière à prévoir

Lors de cette audition, une réflexion a été partagée concernant le reste à charge des Français ayant recours à ces pratiques. « Il est important car elles ne sont pas prises en charge financièrement par l’Assurance maladie, a précisé Véronique SUISSA. Cependant, plusieurs mutuelles remboursent certaines d’entre-elles permettant de réduire le reste à charge. » Au-delà de cette absence ou faible prise en charge, la problématique réside dans la méconnaissance – ou la connaissance partielle – des normes dans le domaine des MCA par le monde mutualiste et de la protection sociale. « Par conséquent, certaines pratiques sont parfois remboursées alors qu’elles n’ont aucune forme de reconnaissance (ex. pas de formations reconnues) tandis que des pratiques légalisées et/ou disposant de normes de formations ne le sont pas, a-t-elle ajouté. Un accompagnement des mutuelles dans le secteur me semble fondamental, pour cheminer vers un remboursement cohérent des MCA. » De même que la perspective d’un panier de soins incluant ces pratiques « me semble en effet pertinente mais non pas en se focalisant tant sur des pratiques mais plutôt en établissant une logique de critères au regard des normes dont nous disposons », a-t-elle insisté. A titre d’exemple, permettre le remboursement des pratiques légalisées, et/ou de pratiques disposant de normes de formation.  

Attention aux charlatans

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et du covid-long, les membres de la mission d’information se sont interrogés sur la modification de l’image et la prise en compte des MCA avec l’émergence du Covid long. Comme l’a soulevée Véronique SUISSA, « il n’est pas impossible que les patients touchés par une Covid long recherchent dans certaines MCA des pistes pour lutter contre la douleur, réduire leurs angoisses, améliorer leur qualité de vie. Quelques recherches sur internet mènent déjà vers des blogs au sein desquels les citoyens cherchent des réponses à leurs symptômes ». Un constat qui renforce l’importance d’informer et d’orienter ces personnes ainsi que de les alerter contre toutes dérives en santé, comme cela peut souvent être le cas de la part de charlatans auprès de personnes atteintes de maladies graves. « Dans le cas de maladies rares ou pour lesquelles la médecine n’a pas encore toutes les réponses, comme la maladie de Lyme ou la Covid, ces méthodes attirent d’autant plus les personnes malades en quête non seulement de soulagement de leurs symptômes mais également en quête de réponses, quand bien même irrationnelles, a prévenu Véronique SUISSA. L’enjeu dans le domaine des MCA est de faire le tri, de distinguer – à l’image de la démarche qu’avait initiée le Groupe d’Appui Technique à la Direction générale de la santé – ″les pratiques potentiellement prometteuses en termes de qualité de vie, des pratiques dangereuses″. »

L’A-MCA porte actuellement un intérêt plus particulier concernant la maladie de Lyme car elle a été sollicitée par les fondateurs d’une association dédiée. « Nous avons échangé à plusieurs reprises et c’est ainsi que nous avons pu mieux saisir le lien entre la maladie de Lyme et les MCA, puisque nombreux de ces patients s’orientent visiblement vers ce type de pratiques, a fait savoir la directrice de l’A-MCA. Comme pour beaucoup de souffrances non pleinement traitées par la médecine, les patients recherchent d’eux-mêmes des solutions pour améliorer leur qualité de vie. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent et/ou utilisent certaines MCA. »

Pour articuler au mieux certaines pratiques complémentaires bénéfiques avec une prise en charge traditionnelle dans un parcours de soin structuré, il conviendrait, selon l’A-MCA, de s’appuyer sur le modèle des soins de support, qui constituent un modèle d’organisation structuré des soins et des accompagnements centrés sur la personne alliant médicamenteux (ex. traitement de la douleur) et non médicamenteux (ex. diététique), l’accompagnement social (ex. aide au retour à l’emploi), et psychologique (ex. psychologues, psychiatres)ainsi que les médecines complémentaires (ex. sophrologie, hypnose…).  

Lire le communiqué de presse

Fiche pratique
Pratique Tolérée

L’A-MCA entendue par la mission d’information parlementaire sur la maladie de Lyme

Les pratiques tolérées ne font l'objet d'aucune norme de formation reconnue (réglementaire ou universitaire) et sont rarement intégrées dans l'écosystème de santé, sauf exception (ex. soutien spirituel en soins palliatifs). Elles ne sont pas dangereuses dès lors où elles sont proposées en complément des soins officiels par des praticiens suffisamment formés et compétents. Cependant, elles comportent des risques potentiels et des dérives involontaires du fait de l'absence de formations officielles. Pour ne pas présenter de risques, elles doivent être doivent être dispensées dans le respect d'un ensemble de principes éthiques accessibles dans le rapport A-MCA 2022 (ici). 

Pratiques pour lesquelles il n'existe aucune formation reconnue
• Pas de formation réglementaire ou universitaire
• Risques potentiels
• Dérives involontaires possibles
Cette fiche d’information n’a pas de visée thérapeutique. Les pratiques s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. Attention, une même pratique peut-être acceptée, tolérée ou rejetée selon un ensemble de critères définis dans le rapport A-MCA 2022. Autrement dit, quelle que soit la pratique, il est recommandé de rester vigilant devant tout comportement ou discours inadapté.

La classification

A ce jour, il n’existe aucune classification officielle de référence permettant de caractériser les MCA les unes par rapport aux autres. Pour l’A-MCA, qui a travaillé sur cette question, il est possible de proposer une catégorisation des pratiques complémentaires selon les rapports pluriels qu’elles entretiennent avec la médecine de référence (acceptées, tolérées, rejetées), en fonction d’un certain nombre de critères (ex. niveaux d’intégration des pratiques, normes de formation des praticiens, niveaux de risques, présence de dérives, usage de la pratique). « Cette classification permet de positionner la médecine comme la référence et de déterminer plus clairement la place des MCA en son sein », a expliqué Véronique SUISSA. Elle permet aussi de sortir du prisme de « la pratique » pour s’insérer dans une logique de « critères » puisque justement une même pratique peut être bénéfique ou risquée selon certains critères (ex. formation reconnue ou non). Pour que les pratiques soient régulées, il serait nécessaire d’agir sur deux axes majeurs en matière de régulation : la formation et la législation.  

L’information des patients face aux risques

La directrice de l’A-MCA a par ailleurs rappelé que l’un des enjeux prioritaires, faisant d’ailleurs partie des missions clefs de l’A-MCA, consiste à informer les patients des risques associés à certaines pratiques complémentaires. « Plusieurs démarches me semblent essentielles pour agir en ce sens », a partagé Véronique SUISSA. Avant tout, développer un site de référence comportant des informations clés autour de la thématique ; travail mis en œuvre par l’A-MCA depuis sa création en 2020. Il importe également de développer des outils pratiques apportant des repères aux différents publics avec par exemple des fiches d’alerte et de repérage pour les patients, sur les risques et les dérives thérapeutiques liés aux MCA. Ce type d’initiative est essentiel pour diffuser de l’information dans le domaine. Ou encore l’élaboration de guides spécifiques. Enfin, « il serait opportun de penser à des campagnes d’information centrées sur les risques et dérives thérapeutiques des MCA afin de renforcer la prévention et la lutte contre les dérives thérapeutiques, en complément de l’action essentielle sur les dérives de nature sectaire, portée par la MIVILUDES », a-t-elle insisté.  

Une prise en charge financière à prévoir

Lors de cette audition, une réflexion a été partagée concernant le reste à charge des Français ayant recours à ces pratiques. « Il est important car elles ne sont pas prises en charge financièrement par l’Assurance maladie, a précisé Véronique SUISSA. Cependant, plusieurs mutuelles remboursent certaines d’entre-elles permettant de réduire le reste à charge. » Au-delà de cette absence ou faible prise en charge, la problématique réside dans la méconnaissance – ou la connaissance partielle – des normes dans le domaine des MCA par le monde mutualiste et de la protection sociale. « Par conséquent, certaines pratiques sont parfois remboursées alors qu’elles n’ont aucune forme de reconnaissance (ex. pas de formations reconnues) tandis que des pratiques légalisées et/ou disposant de normes de formations ne le sont pas, a-t-elle ajouté. Un accompagnement des mutuelles dans le secteur me semble fondamental, pour cheminer vers un remboursement cohérent des MCA. » De même que la perspective d’un panier de soins incluant ces pratiques « me semble en effet pertinente mais non pas en se focalisant tant sur des pratiques mais plutôt en établissant une logique de critères au regard des normes dont nous disposons », a-t-elle insisté. A titre d’exemple, permettre le remboursement des pratiques légalisées, et/ou de pratiques disposant de normes de formation.  

Attention aux charlatans

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et du covid-long, les membres de la mission d’information se sont interrogés sur la modification de l’image et la prise en compte des MCA avec l’émergence du Covid long. Comme l’a soulevée Véronique SUISSA, « il n’est pas impossible que les patients touchés par une Covid long recherchent dans certaines MCA des pistes pour lutter contre la douleur, réduire leurs angoisses, améliorer leur qualité de vie. Quelques recherches sur internet mènent déjà vers des blogs au sein desquels les citoyens cherchent des réponses à leurs symptômes ». Un constat qui renforce l’importance d’informer et d’orienter ces personnes ainsi que de les alerter contre toutes dérives en santé, comme cela peut souvent être le cas de la part de charlatans auprès de personnes atteintes de maladies graves. « Dans le cas de maladies rares ou pour lesquelles la médecine n’a pas encore toutes les réponses, comme la maladie de Lyme ou la Covid, ces méthodes attirent d’autant plus les personnes malades en quête non seulement de soulagement de leurs symptômes mais également en quête de réponses, quand bien même irrationnelles, a prévenu Véronique SUISSA. L’enjeu dans le domaine des MCA est de faire le tri, de distinguer – à l’image de la démarche qu’avait initiée le Groupe d’Appui Technique à la Direction générale de la santé – ″les pratiques potentiellement prometteuses en termes de qualité de vie, des pratiques dangereuses″. »

L’A-MCA porte actuellement un intérêt plus particulier concernant la maladie de Lyme car elle a été sollicitée par les fondateurs d’une association dédiée. « Nous avons échangé à plusieurs reprises et c’est ainsi que nous avons pu mieux saisir le lien entre la maladie de Lyme et les MCA, puisque nombreux de ces patients s’orientent visiblement vers ce type de pratiques, a fait savoir la directrice de l’A-MCA. Comme pour beaucoup de souffrances non pleinement traitées par la médecine, les patients recherchent d’eux-mêmes des solutions pour améliorer leur qualité de vie. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent et/ou utilisent certaines MCA. »

Pour articuler au mieux certaines pratiques complémentaires bénéfiques avec une prise en charge traditionnelle dans un parcours de soin structuré, il conviendrait, selon l’A-MCA, de s’appuyer sur le modèle des soins de support, qui constituent un modèle d’organisation structuré des soins et des accompagnements centrés sur la personne alliant médicamenteux (ex. traitement de la douleur) et non médicamenteux (ex. diététique), l’accompagnement social (ex. aide au retour à l’emploi), et psychologique (ex. psychologues, psychiatres)ainsi que les médecines complémentaires (ex. sophrologie, hypnose…).  

Lire le communiqué de presse

Fiche pratique
Pratique rejetée

L’A-MCA entendue par la mission d’information parlementaire sur la maladie de Lyme

Pratiques ne détenant pas de cadre, rarement intégrées et dont la formation n'est pas reconnue.

Pratiques ne détenant pas de cadre et rarement intégrées.
• La formation n'est pas reconnue
• Il existe des risques
• Les dérives sont involontaires

La classification

A ce jour, il n’existe aucune classification officielle de référence permettant de caractériser les MCA les unes par rapport aux autres. Pour l’A-MCA, qui a travaillé sur cette question, il est possible de proposer une catégorisation des pratiques complémentaires selon les rapports pluriels qu’elles entretiennent avec la médecine de référence (acceptées, tolérées, rejetées), en fonction d’un certain nombre de critères (ex. niveaux d’intégration des pratiques, normes de formation des praticiens, niveaux de risques, présence de dérives, usage de la pratique). « Cette classification permet de positionner la médecine comme la référence et de déterminer plus clairement la place des MCA en son sein », a expliqué Véronique SUISSA. Elle permet aussi de sortir du prisme de « la pratique » pour s’insérer dans une logique de « critères » puisque justement une même pratique peut être bénéfique ou risquée selon certains critères (ex. formation reconnue ou non). Pour que les pratiques soient régulées, il serait nécessaire d’agir sur deux axes majeurs en matière de régulation : la formation et la législation.  

L’information des patients face aux risques

La directrice de l’A-MCA a par ailleurs rappelé que l’un des enjeux prioritaires, faisant d’ailleurs partie des missions clefs de l’A-MCA, consiste à informer les patients des risques associés à certaines pratiques complémentaires. « Plusieurs démarches me semblent essentielles pour agir en ce sens », a partagé Véronique SUISSA. Avant tout, développer un site de référence comportant des informations clés autour de la thématique ; travail mis en œuvre par l’A-MCA depuis sa création en 2020. Il importe également de développer des outils pratiques apportant des repères aux différents publics avec par exemple des fiches d’alerte et de repérage pour les patients, sur les risques et les dérives thérapeutiques liés aux MCA. Ce type d’initiative est essentiel pour diffuser de l’information dans le domaine. Ou encore l’élaboration de guides spécifiques. Enfin, « il serait opportun de penser à des campagnes d’information centrées sur les risques et dérives thérapeutiques des MCA afin de renforcer la prévention et la lutte contre les dérives thérapeutiques, en complément de l’action essentielle sur les dérives de nature sectaire, portée par la MIVILUDES », a-t-elle insisté.  

Une prise en charge financière à prévoir

Lors de cette audition, une réflexion a été partagée concernant le reste à charge des Français ayant recours à ces pratiques. « Il est important car elles ne sont pas prises en charge financièrement par l’Assurance maladie, a précisé Véronique SUISSA. Cependant, plusieurs mutuelles remboursent certaines d’entre-elles permettant de réduire le reste à charge. » Au-delà de cette absence ou faible prise en charge, la problématique réside dans la méconnaissance – ou la connaissance partielle – des normes dans le domaine des MCA par le monde mutualiste et de la protection sociale. « Par conséquent, certaines pratiques sont parfois remboursées alors qu’elles n’ont aucune forme de reconnaissance (ex. pas de formations reconnues) tandis que des pratiques légalisées et/ou disposant de normes de formations ne le sont pas, a-t-elle ajouté. Un accompagnement des mutuelles dans le secteur me semble fondamental, pour cheminer vers un remboursement cohérent des MCA. » De même que la perspective d’un panier de soins incluant ces pratiques « me semble en effet pertinente mais non pas en se focalisant tant sur des pratiques mais plutôt en établissant une logique de critères au regard des normes dont nous disposons », a-t-elle insisté. A titre d’exemple, permettre le remboursement des pratiques légalisées, et/ou de pratiques disposant de normes de formation.  

Attention aux charlatans

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et du covid-long, les membres de la mission d’information se sont interrogés sur la modification de l’image et la prise en compte des MCA avec l’émergence du Covid long. Comme l’a soulevée Véronique SUISSA, « il n’est pas impossible que les patients touchés par une Covid long recherchent dans certaines MCA des pistes pour lutter contre la douleur, réduire leurs angoisses, améliorer leur qualité de vie. Quelques recherches sur internet mènent déjà vers des blogs au sein desquels les citoyens cherchent des réponses à leurs symptômes ». Un constat qui renforce l’importance d’informer et d’orienter ces personnes ainsi que de les alerter contre toutes dérives en santé, comme cela peut souvent être le cas de la part de charlatans auprès de personnes atteintes de maladies graves. « Dans le cas de maladies rares ou pour lesquelles la médecine n’a pas encore toutes les réponses, comme la maladie de Lyme ou la Covid, ces méthodes attirent d’autant plus les personnes malades en quête non seulement de soulagement de leurs symptômes mais également en quête de réponses, quand bien même irrationnelles, a prévenu Véronique SUISSA. L’enjeu dans le domaine des MCA est de faire le tri, de distinguer – à l’image de la démarche qu’avait initiée le Groupe d’Appui Technique à la Direction générale de la santé – ″les pratiques potentiellement prometteuses en termes de qualité de vie, des pratiques dangereuses″. »

L’A-MCA porte actuellement un intérêt plus particulier concernant la maladie de Lyme car elle a été sollicitée par les fondateurs d’une association dédiée. « Nous avons échangé à plusieurs reprises et c’est ainsi que nous avons pu mieux saisir le lien entre la maladie de Lyme et les MCA, puisque nombreux de ces patients s’orientent visiblement vers ce type de pratiques, a fait savoir la directrice de l’A-MCA. Comme pour beaucoup de souffrances non pleinement traitées par la médecine, les patients recherchent d’eux-mêmes des solutions pour améliorer leur qualité de vie. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent et/ou utilisent certaines MCA. »

Pour articuler au mieux certaines pratiques complémentaires bénéfiques avec une prise en charge traditionnelle dans un parcours de soin structuré, il conviendrait, selon l’A-MCA, de s’appuyer sur le modèle des soins de support, qui constituent un modèle d’organisation structuré des soins et des accompagnements centrés sur la personne alliant médicamenteux (ex. traitement de la douleur) et non médicamenteux (ex. diététique), l’accompagnement social (ex. aide au retour à l’emploi), et psychologique (ex. psychologues, psychiatres)ainsi que les médecines complémentaires (ex. sophrologie, hypnose…).  

Lire le communiqué de presse

Bientôt, plus d'information sur cette pratique.

L’A-MCA entendue par la mission d’information parlementaire sur la maladie de Lyme

Véronique SUISSA a été entendue en mai 2021, par la mission d’information de l’Assemblée nationale, portant sur la « maladie de Lyme, améliorer la prise en charge des patients ». L’occasion de partager le point de vue de l’A-MCA sur l’intégration des médecines complémentaires dans le système de santé.

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Publié le :
29/5/21
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Outre un rappel historique concernant la création de l’A-MCA, ses liens institutionnels et les travaux menés par l’agence, Véronique SUISSA a pu partager, avec les députés, la posture de l’A-MCA concernant les médecines complémentaires. Pour rappel, les MCA peuvent se définir comme des pratiques de soins non conventionnelles dispensées dans un contexte de santé ou de maladie par des praticiens proposant des méthodes à visée thérapeutique pour répondre à la demande et/ou aux besoins des usagers. « Elles font appel à un large spectre de pratiques rassemblant indistinctement des méthodes validées et sécurisées, insuffisamment éprouvées, ou encore douteuses, voire dangereuses », a fait savoir Véronique SUISSA aux membres de la mission d’information.

La classification

A ce jour, il n’existe aucune classification officielle de référence permettant de caractériser les MCA les unes par rapport aux autres. Pour l’A-MCA, qui a travaillé sur cette question, il est possible de proposer une catégorisation des pratiques complémentaires selon les rapports pluriels qu’elles entretiennent avec la médecine de référence (acceptées, tolérées, rejetées), en fonction d’un certain nombre de critères (ex. niveaux d’intégration des pratiques, normes de formation des praticiens, niveaux de risques, présence de dérives, usage de la pratique). « Cette classification permet de positionner la médecine comme la référence et de déterminer plus clairement la place des MCA en son sein », a expliqué Véronique SUISSA. Elle permet aussi de sortir du prisme de « la pratique » pour s’insérer dans une logique de « critères » puisque justement une même pratique peut être bénéfique ou risquée selon certains critères (ex. formation reconnue ou non). Pour que les pratiques soient régulées, il serait nécessaire d’agir sur deux axes majeurs en matière de régulation : la formation et la législation.  

L’information des patients face aux risques

La directrice de l’A-MCA a par ailleurs rappelé que l’un des enjeux prioritaires, faisant d’ailleurs partie des missions clefs de l’A-MCA, consiste à informer les patients des risques associés à certaines pratiques complémentaires. « Plusieurs démarches me semblent essentielles pour agir en ce sens », a partagé Véronique SUISSA. Avant tout, développer un site de référence comportant des informations clés autour de la thématique ; travail mis en œuvre par l’A-MCA depuis sa création en 2020. Il importe également de développer des outils pratiques apportant des repères aux différents publics avec par exemple des fiches d’alerte et de repérage pour les patients, sur les risques et les dérives thérapeutiques liés aux MCA. Ce type d’initiative est essentiel pour diffuser de l’information dans le domaine. Ou encore l’élaboration de guides spécifiques. Enfin, « il serait opportun de penser à des campagnes d’information centrées sur les risques et dérives thérapeutiques des MCA afin de renforcer la prévention et la lutte contre les dérives thérapeutiques, en complément de l’action essentielle sur les dérives de nature sectaire, portée par la MIVILUDES », a-t-elle insisté.  

Une prise en charge financière à prévoir

Lors de cette audition, une réflexion a été partagée concernant le reste à charge des Français ayant recours à ces pratiques. « Il est important car elles ne sont pas prises en charge financièrement par l’Assurance maladie, a précisé Véronique SUISSA. Cependant, plusieurs mutuelles remboursent certaines d’entre-elles permettant de réduire le reste à charge. » Au-delà de cette absence ou faible prise en charge, la problématique réside dans la méconnaissance – ou la connaissance partielle – des normes dans le domaine des MCA par le monde mutualiste et de la protection sociale. « Par conséquent, certaines pratiques sont parfois remboursées alors qu’elles n’ont aucune forme de reconnaissance (ex. pas de formations reconnues) tandis que des pratiques légalisées et/ou disposant de normes de formations ne le sont pas, a-t-elle ajouté. Un accompagnement des mutuelles dans le secteur me semble fondamental, pour cheminer vers un remboursement cohérent des MCA. » De même que la perspective d’un panier de soins incluant ces pratiques « me semble en effet pertinente mais non pas en se focalisant tant sur des pratiques mais plutôt en établissant une logique de critères au regard des normes dont nous disposons », a-t-elle insisté. A titre d’exemple, permettre le remboursement des pratiques légalisées, et/ou de pratiques disposant de normes de formation.  

Attention aux charlatans

Dans le contexte actuel de la crise sanitaire et du covid-long, les membres de la mission d’information se sont interrogés sur la modification de l’image et la prise en compte des MCA avec l’émergence du Covid long. Comme l’a soulevée Véronique SUISSA, « il n’est pas impossible que les patients touchés par une Covid long recherchent dans certaines MCA des pistes pour lutter contre la douleur, réduire leurs angoisses, améliorer leur qualité de vie. Quelques recherches sur internet mènent déjà vers des blogs au sein desquels les citoyens cherchent des réponses à leurs symptômes ». Un constat qui renforce l’importance d’informer et d’orienter ces personnes ainsi que de les alerter contre toutes dérives en santé, comme cela peut souvent être le cas de la part de charlatans auprès de personnes atteintes de maladies graves. « Dans le cas de maladies rares ou pour lesquelles la médecine n’a pas encore toutes les réponses, comme la maladie de Lyme ou la Covid, ces méthodes attirent d’autant plus les personnes malades en quête non seulement de soulagement de leurs symptômes mais également en quête de réponses, quand bien même irrationnelles, a prévenu Véronique SUISSA. L’enjeu dans le domaine des MCA est de faire le tri, de distinguer – à l’image de la démarche qu’avait initiée le Groupe d’Appui Technique à la Direction générale de la santé – ″les pratiques potentiellement prometteuses en termes de qualité de vie, des pratiques dangereuses″. »

L’A-MCA porte actuellement un intérêt plus particulier concernant la maladie de Lyme car elle a été sollicitée par les fondateurs d’une association dédiée. « Nous avons échangé à plusieurs reprises et c’est ainsi que nous avons pu mieux saisir le lien entre la maladie de Lyme et les MCA, puisque nombreux de ces patients s’orientent visiblement vers ce type de pratiques, a fait savoir la directrice de l’A-MCA. Comme pour beaucoup de souffrances non pleinement traitées par la médecine, les patients recherchent d’eux-mêmes des solutions pour améliorer leur qualité de vie. C’est dans ce contexte qu’ils découvrent et/ou utilisent certaines MCA. »

Pour articuler au mieux certaines pratiques complémentaires bénéfiques avec une prise en charge traditionnelle dans un parcours de soin structuré, il conviendrait, selon l’A-MCA, de s’appuyer sur le modèle des soins de support, qui constituent un modèle d’organisation structuré des soins et des accompagnements centrés sur la personne alliant médicamenteux (ex. traitement de la douleur) et non médicamenteux (ex. diététique), l’accompagnement social (ex. aide au retour à l’emploi), et psychologique (ex. psychologues, psychiatres)ainsi que les médecines complémentaires (ex. sophrologie, hypnose…).  

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